OBJECTIF TOP 12 : Philippe Carmona pour Antibes

Tenant du titre, le club d’Antibes se présentera sur le TOP 12 avec un collectif réduit par les blessures pour la saison 2016-2017. Philippe Carmona, entraîneur de l’équipe, confie ses doutes et ses ambitions pour cette saison qui ne s’annonce pas simple pour le club azuréen.

Philippe, que pensez-vous de cette nouvelle formule ?

Pour l’instant à Antibes, nous sommes un peu dans l’expectative. Nous ne savons pas trop comment cela va se dérouler. Pour nous, c’est beaucoup de travail d’organiser deux rencontres à domicile. Notre gymnase n’est pas équipé de tribunes. Nous cherchons une solution avec la Ville pour accueillir au mieux ces deux matchs mais il y a beaucoup d’autres sports à Antibes et les installations sont déjà réservées. L’organisation est donc compliquée pour nous. En plus, le calendrier se complexifie pour le haut niveau avec la multiplication des rencontres. Notre club a une situation particulière, en 40 ans d’existence, nous avons fait 40 ans de podium. Nous avons gagné 28 titres de DN1 et TOP 12. Nous avons l’habitude de pratiquer le haut niveau français. Et lorsqu’on a des gymnastes en équipe de France, la période de novembre à mars est dévolue à l’entrainement pour les rencontres internationales. Mon sentiment est donc mitigé. Maintenant d’autres sports ont également ces contraintes de calendrier et savent réagir donc on sera tous dans la même situation. Il faudra s’adapter. En revanche, pour les gymnastes hors équipe de France c’est tout bénéf’. La formule est sympa. Il va y avoir une nouvelle stratégie de la part des entraîneurs qui va pouvoir se mettre en place.

Votre effectif est impacté par un certain nombre de blessures…

Cette saison, notre infirmerie est trop chargée. Nous avons beaucoup trop de titulaires blessés que nous ne devrions pas récupérer avant mars prochain. Après sa blessure aux J .O., Samir est encore en convalescence, il faut qu’il prenne le temps de se remettre et il nous faut le feu vert du staff médical. Quant à Guillaume Augugliaro, il doit se faire opérer prochainement du poignet et du coude, on en saura plus après l’opération. Nous sommes dans un virage et par rapport à la saison dernière, 50% de l’équipe va être renouvelée cette saison. Nous nous reposerons sur nos gyms issus du club qui travaillent depuis tout petits et qui ont progressé. Comme les plus grands, ils ont envie de remporter des titres et d’assurer la relève. Ils sont fiers de leur maillot. Quand on représente Antibes, on a la pression du titre. Pour les jeunes, il y a 28 titres derrière et il faudra gagner le 29ème puis le 30ème. Il faudra aller les chercher. Nous ne voulons pas faire appel à des gymnastes étrangers, nous faisons confiance à notre cheptel. Nous conserverons notre politique du haut-niveau français.

Vous êtes dans la même poule que Vélizy et Montceau-les-Mines, comment vous vous situez ? Quels sont vos objectifs ?

À partir du moment où nous nous engageons dans une compétition, c’est pour la gagner. Cela a toujours été comme ça et cela sera toujours comme ça. On fera avec nos jeunes qui s’entrainent dur pour ça et qui ont vraiment du potentiel. Maintenant, le format des duels ne pardonne pas la moindre erreur. On a beau être le meilleur, il suffit d’une erreur et on n’est plus le meilleur. Je ne sais pas trop où l’on se situera cette saison. On essayera de s’adapter et de prendre le moins de risques possibles. La chute fait perdre le duel dans ce format. C’est le retour aux vraies valeurs de la gymnastique, il faut réussir tout ce que l’on présente. Ça aussi on sait le faire et on le fera. J’ai vu que le club de Vélizy avait quelques étrangers encore et auront sans doute une note étrangère sur chaque agrès ou presque. Ils ont aussi Zach (Zachari Hrimèche) qui a un bon niveau. Mais on aura du répondant avec Kévin Antoniotti, le jeune Loris Frasca, Mathieu Clarivet qui a déjà gagné deux fois le TOP 12 en trois ans. Nous avons de quoi répondre.

Quel est l’atout de cette équipe d’Antibes dans le TOP 12 ?

Nous avons l’esprit de la gagne. Depuis toujours. C’est notre point fort, c’est notre atout, c’est notre façon de faire. Nous avons développé cette culture de la gagne au fil des ans et des titres remportés. C’est bien spécifique à Antibes.

Les gymnastes ont-ils déjà commencé leur entraînement ?

Avec Rodolphe Bouché, on a commencé à les préparer petit à petit au format de la compétition. Nos gyms sont tous en espoir, en junior ou en senior, ils sont prêts pour la revue d’effectif à Sarreguemines et prêts à faire les 6 agrès. Ils ne s’étaient d’ailleurs pratiquement pas arrêtés. Ils veulent intégrer les collectifs de l’équipe de France. Après cette revue d’effectif, nous aurons une petite idée des quatre duels que nous devrions mettre en place sur la première rencontre. Ensuite, Kevin Antoniotti va faire le tournoi de Joaquin Blume à Barcelone. Tous attendent de lever les bras le 19 novembre pour notre première rencontre en TOP 12. Hamilton Sabot a remporté le TOP 12 avec Antibes avant sa médaille olympique. Samir l’avait gagné aussi avant de devenir champion d’Europe, comme beaucoup d’autres gymnastes avant eux.