Coline Devillard : « Je me suis dit que j’en faisais 30 à l’entrainement »

Voici douze ans que la gymnastique française attendait un nouveau sacre européen. Après l’invraisemblable triplé de 2005 à Debrecen avec les médailles d’or de Marine Debauve (concours général), d’Émilie Le Pennec (barres asymétriques) et d’Isabelle Sévérino (sol), Coline Devillard est venue allonger ce samedi 22 avril 2017 la liste des gymnastes françaises sacrées championnes. Une nouvelle ligne au palmarès de la GAF, magnifique et exceptionnelle sur un agrès, le saut, où seule Youna Defournet avait décroché une médaille d’argent lors de l’Euro de Birmingham en 2010. Seule la poutre résiste encore aux Bleues mais, ce dimanche, Marine Boyer tentera de grimper d’une marche après l’argent remporté l’an passé à Berne. Ce samedi, Coline Devillard, seulement 16 ans, a fait résonner la Marseillaise dans le Polyvalent Hall : elle confie sa joie dans cette interview.

Coline, était-ce un atout de passer en dernière position sur cette finale ?

En réalité, cela m’a plutôt stressée mais je n’avais pas le choix. Le souci est que les jambes se refroidissent vite et j’ai dû repasser par la salle d’échauffement. Et de toutes les façons, je n’aime pas regarder les autres concurrentes.

Au réveil ce matin, pensais-tu à décrocher une médaille ?

Je voulais simplement tout donner. Bon, ok, je pensais bien à une médaille mais ce n’était pas concret. 

Quel était ton sentiment après tes 2 sauts ?

Avant de sauter je me suis dit que j’en faisais 30 à l’entraînement et que je n’en avais qu’un à faire aujourd’hui donc je ne devais pas me poser de questions. Bien sûr, j’étais super contente de les avoir réussis et les notes ont confirmé mes sensations. Maintenant, je ne réalise pas vraiment. Je ne sais pas quoi dire (rires), franchement… Si, voilà, je remercie surtout mes entraîneurs.

Peux-tu décrire la technique des 2 sauts ?

Sur le premier saut, je présentais un lune tendu vrille et demie. Sur la course d’élan, je dois juste penser à courir la moitié en avant et la 2e partie en étant plus droite pour sauter sur le tremplin et bien attaquer le saut. Sur le 2e saut, un Yurchenko double vrille, j’ai eu un peu plus de mal car j’ai un peu trop anticipé sur le tremplin.