Ch. du monde 2017 : Mélanie DJDS remarquable 5e du Concours Général - Marine Boyer 21e

24 gymnastes et un trône à prendre, celui de l’américaine Simone Biles, en pause d’un an après les Jeux Olympiques de Rio : tel était l’enjeu de la finale du Concours Général GAF. Et deux Françaises de 17 ans, Mélanie De Jesus Dos Santos, brillante en qualification (4è) et Marine Boyer (23è), participaient à ce temps fort du Mondial 2017 à Montréal. Une épreuve remportée par la jeune américaine Morgan Hurd (16 ans) devant la Canadienne Ellie Black et la Russe Elena Eremina. À noter que dès ce samedi, Samir Aït Saïd disputera sa cinquième finale mondiale aux anneaux.

La dernière qualification d’une Française en finale du Concours Général remontait à 2011 lors des championnats du monde de Tokyo avec Aurélie Malaussena. La France renoue avec l’épreuve reine de la discipline en présentant non pas une, mais deux gymnastes. Et il faut relever que Mélanie De Jesus Dos Santos, en bronze lors des derniers championnats d’Europe, a fait forte impression en prenant la 4è place des qualifications (55,299) points à moins d’un point de la Japonaise Mai Murakami (55,933). Après cette performance, tous les espoirs étaient permis dans le clan français qui s’était pris à rêver d’une première médaille mondiale au Concours Général. Aucune des féminines en lice à Montréal n’a jamais décroché le titre mondial du Concours Général et s’il semblait promis à la Roumaine Larisa Lordache, elle s’était cruellement blessée à l’échauffement avant de débuter le concours de qualifications mercredi. Et quelques minutes avant l’entrée des gymnastes, la nouvelle tombe, l’Américaine Ragan Smith, 3è des qualifications s’est aussi blessée (cheville) lors de l’échauffement.

Mélanie De Jesus Dos Santos : « je voulais vraiment être dans les 5 »

Mélanie exécute en finale un beau saut, un yurchenko double vrille, qui lui vaut 14,466 points. Elle analyse : « j’ai plus carpé mon saut que la dernière fois et du coup, je ne suis pas tout à fait dans l’axe. J’atterris avec les pieds un peu moins droits. » Aux barres, Mélanie ne se relâche pas malgré quelques difficultés et obtient la note de 14,000. Après deux rotations, la Martiniquaise se situe à une excellente 3è position, à égalité avec la Japonaise Mai Murakami (28,466). Pas aussi propre qu’en qualifications, les déséquilibres de la routine de Mélanie à la poutre lui font perdre quelques dixièmes 12,433 (13,066 en qualification). Au début de la 4è rotation, Mélanie est 4è, évoluant dans la même subdivision que ses concurrentes directes : l’américaine Hurd, la Russe Eremina, la Canadienne Ellie Black et la Japonaise Murakami. Et c’est sur cet ultime agrès que se jouera le podium ! Mélanie, avec une sortie au sol, n’aura pas grand-chose à se reprocher, décrochant 13,233 points exactement comme en qualifications. Si elle n’améliore pas son total points sur la finale (54,132), Mélanie aura encore montré du talent, du caractère et de la combativité. A l’issue du passage de toutes les autres concurrentes, elle se classera finalement cinquième de cette finale, une excellente performance ! « Je suis contente de ce résultat, je voulais vraiment être dans les 5 et je me classe 5è. C’était un peu déstabilisant de tourner avec toutes les favorites. Je fais plus d’erreurs qu’en qualifications aujourd’hui, mais je ne suis pas tombée et j’obtiens finalement cette 5è place ! Je vais travailler encore plus pour arriver sur le podium la prochaine fois. » Eric Hagard, son entraîneur, a commenté : « L’objectif de la 5è place est atteint pour Mélanie. Elle réussit sa compétition mais sans panache. Et sans panache, pas de médaille. C’était prenable aujourd’hui en réitérant la performance des qualifications. Nous sommes quand même très contents. Mélanie est une grande championne qui a encore une importante marge de progression, nous travaillons sur de nouveaux éléments. J’en garde un peu sous le pied. »  

Mélanie De Jesus Dos Santos se hisse dans le Top 5 mondial, exactement comme Youna Dufournet en 2009 à Londres et Emilie Le Pennec en 2005 à Melbourne.

Saut : 14,466 points 

Barres : 14,000 points

Poutre : 12,433 points 

Sol : 13,233 points

Total : 54,132 points

Marine Boyer : « C’est ma première finale mondiale et je suis contente de l’avoir disputée »

Dès son premier agrès et devant 10 000 spectateurs, Marine montre tout son caractère en améliorant nettement la note de son exercice au sol en décrochant 12,833 points contre 12,100 en qualifications. Ensuite, Marine exécute parfaitement son yurchenko vrille (13,766). Elle est 7ème à mi-parcours, à égalité avec la Belge Nina Derwael (26,599). Marine passe ensuite aux barres asymétriques (13,200 en qualifications) et chute en milieu d’exercice. Elle se reconcentre pour finir en pilant et obtiendra 12,066 points. « J’ai eu un moment de d’inattention et je chute à ce moment-là sur un élément que je maîtrise », commente Marine. Déçue à l’issue des qualifications d’être passée à côté de la finale de la poutre à cause d’une chute sur une rondade tendue, elle se présente sur son agrès fétiche à la fin de la dernière rotation. Malheureusement, elle chute à deux reprises (10,566). « Je voulais monter sur cette poutre pour montrer que ma chute en qualification était une erreur. Je me suis concentrée sur cette rondade tenue qui est bien passée aujourd’hui et derrière, j’ai lâché. Une petite inattention et j’ai basculé en avant. Je suis arrivée avec beaucoup de courbatures dues aux qualifications, ça a été un peu difficile sur la fin. Le point positif, c’est qu’aujourd’hui, j’ai pris du plaisir. C’est ma première finale mondiale et je suis contente de l’avoir disputée. Je prends de l’expérience », analyse Marine, sereine à la sortie du Concours Général achevé à la 21è place.

Saut : 13,766 points 

Barres : 12,066 points

Poutre : 10,566 points

Sol : 12,833 points

Total : 49,231 points

Bilan de la directrice du haut niveau féminin, Véronique Legras-Snoeck : « Super belle performance de Mélanie. Je l’ai trouvée sereine. L’objectif était d’atteindre cette 5è place et elle termine 5è. Je suis contente pour elle. Même si évidemment, nous aurions préféré une médaille, elle s’est bien battue. Elle s’est aussi accrochée dans la difficulté, aux barres asymétriques par exemple. Mélanie est une jeune championne qui possède une marge de progression. Je pense que dans un an ou deux, elle montera sur le podium. Et je l’espère sur la plus haute marche en 2020. En revanche, je suis déçue pour Marine, nous allons rentrer, analyser, soigner tous les petits bobos et repartir au travail pour revenir plus en forme. »

Ce vendredi dans l’arène olympique de Montréal, une nouvelle reine a donc été sacrée, Américaine toujours, Morgan Hurd (55,232), 16 ans, qui remporte le titre tant convoité du Concours Général juste devant la Canadienne Ellie Black (55,132) et la Russe Elena Eremina (54,799). Relève était sans doute le mot d’ordre de ces championnats du monde, à l’instar de chez les masculins où le chinois Ruoteng Xiao, 21 ans, avait été sacré la veille, succédant au roi Japonais Kohei Uchimura, 6 fois champion du monde, tristement blessé lors des qualifications. 

Dès ce samedi, Samir Aït Saïd disputera sa cinquième finale mondiale aux anneaux. Et dimanche, Zachari Hrimèche, dernier Français en lice dans ces championnats du monde, disputera sa première finale mondiale au saut. Les finales de nos deux Français seront à suivre en direct sur SFR Sport 1 à partir de 19h00 (heure française).