Le bronze lui échappe pour huit millièmes

Ce samedi, dans la dernière finale de la journée à Montréal, ils étaient huit à prétendre au podium des anneaux avec des candidats aux palmarès impressionnants. Premier candidat à se présenter, et sans doute le moins connu de cette finale, le Turc Ibrahim Colak, médaillé d’argent aux anneaux lors des Universiades 2017, réalise un bon exercice salué par la bonne note de 15,066 points. L’Ukrainien Igor Radivilov ne fera pas mieux (14,933). Arthur Zanetti, le Brésilien, champion olympique en 2012, qui s’était qualifié à l’arraché pour cette finale mondiale (8è) redresse un peu la barre en finale signant 14.900 points (14.700 en qualifications), trop juste pour envisager un podium. 15,333 points viendront ensuite placer le Russe Denis Ablyazin, le médaillé de bronze à Rio, à la 1ère place du classement après 4 concurrents. Dans l’exercice de force par excellence vient ensuite le tour de notre Français. Sous les acclamations du public, Samir flambe en finale avec une sortie quasiment pilée. Son mouvement lui permet de décrocher sa meilleure note depuis son retour à la compétition 15,258 qui le propulse provisoirement à la 2è place de la finale. Tous les espoirs sont permis pour le Français qui termine satisfait par son mouvement. Le passage du britannique Courtney Tulloch ne viendra pas modifier le classement (14,533). Mais Eleftherios Petrounias, le champion olympique en titre, champion du monde et champion d’Europe en titre viendra reprendre logiquement la tête du classement avec un splendide mouvement auréolé d’un 15,433. Samir 3è, regarde passer le Chinois Yang Liu et jusqu’à ce que la note tombe : 15,266. 8 millièmes qui éjectent cruellement notre Français du podium.

Rodolphe Bouché : « Fier et reconnaissant »

La compétition, au plus haut niveau mondial, a comme un petit goût de frustration pour l’entraîneur de Samir au pôle d’Antibes, Rodolphe Bouché  : « Samir termine quatrième 4è de cette finale, à 8 millièmes de la 3e place. Ce n’est rien du tout. Quand je pense à là où nous étions il y a un an, avant toute chose, je ressens de la fierté de la reconnaissance pour Saïd. En même temps, j’ai un énorme sentiment de frustration et je sais désormais ce que signifient des millièmes. Ce soir, je pense aussi à tous les experts qui nous ont accompagnés pendant 13 mois. Ils nous ont beaucoup apporté, en terme physique, au niveau de la confiance et de la croyance car c’est avec toute cette énergie que Samir a pu alimenter sa rage de vaincre. »

Samir Aït Saïd : « Rendez-vous à Tokyo »

Samir Aït Saïd se projette déjà dans le rêve de sa carrière : décrocher enfin une médaille olympique après être passé à côté de Londres et de Rio à cause de blessures. « À la sortie de mon mouvement, j’étais très satisfait car j’ai réalisé ce que j’avais à faire. J’ai gommé mes petites erreurs et cela m’a permis d’améliorer ma note des qualifications. Je me suis fait plaisir ce soir mais bien sûr, je ne suis pas satisfait de mon classement (4e). Bon, pour un retour, on va dire que c’est bien. De plus, c’était une belle finale. Avec seulement trois mois d’entraînement, je fais partie des meilleurs au monde aux anneaux. Je sais que je dois continuer à travailler dur. Ces Mondiaux de Montréal ne constituaient qu’une étape. Je donne rendez-vous aux J.O. de Tokyo… »

Classement de la finale aux anneaux :

Dès demain, le dernier gymnaste français engagé dans ces championnats du monde, le jeune Zachari Hrimèche, 20 ans, disputera sa première finale mondiale au saut de cheval. Celle-ci sera à suivre en direct sur SFR Sport 1 à partir de 19h00 (heure française).