Championnats du monde 2017 : interview de Yann Cucherat

Au lendemain de l'entrainement podium, ultime entrainement sur le plateau de compétition, Yann Cucherat, directeur du haut niveau GAM, revient sur le collectif masculin qui défendra les couleurs tricolores à Montréal dès lundi.

Yann, quel est le profil de cette équipe de France de Gymnastique ?
Cette équipe est finalement assez hétérogène. Une partie des gymnastes est expérimentée, je pense notamment à Cyril Tommasonne, Axel Augis ou encore Samir Aït Saïd. Et une autre moins habituée aux scènes internationales comme Zachari Hrimèche ou Edgar Boulet. Loris Frasca, lui, vivra sa première grande compétition internationale. C’est un moment intéressant car je compte sur les anciens pour accompagner la nouvelle génération sur la voie du Haut Niveau. C’est donc une force pour le collectif GAM et l’expérience est d’autant plus passionnante qu’il s’agit d’un championnat du monde individuel. Nous ne sommes pas encore dans une préparation par équipe sélective pour les J.O. et quoi qu’il se passe, cette échéance sera formatrice pour le reste du cycle.

Sur quels agrès passeront les garçons ? Quels sont leurs objectifs respectifs ?
Ils passeront sur leurs agrès de spécialiste : Cyril aux arçons, Samir aux anneaux, Edgar au sol et à la barre fixe, Axel aux barres parallèles et à la barre fixe, Zachari aux arçons et au saut et enfin Loris évoluera sur 5 agrès (sauf le sol).
Je souhaite que les gymnastes moins habitués à l’exercice profitent de l’occasion pour lever le bras sur un maximum d’agrès (à noter que seuls trois Français peuvent passer par agrès). Parce que je n’oublie pas, et eux non plus, qu’au-delà de leurs objectifs individuels, nous sommes en train de constituer un collectif qui devra qualifier la France aux J.O. de Tokyo. Mais pour en revenir aux objectifs individuels, ils sont tous en capacité de se qualifier en finale sur leurs agrès forts. Les minima réalisés pour leur sélection en attestent. Ensuite en finale, tout est possible. À nous d’être à l’heure pour ce rendez-vous.

Samir Aït Saïd avait été sélectionné avec la condition de réaliser un quota lors des Internationaux de France. Devant 12 000 personnes, il réalise les 14,9 pts qui valident sa place. Que dire sur son retour ? Quelles sont vos attentes vis-à-vis de lui ?
Samir a démontré une fois de plus sa force de caractère. Nous lui avions donné un délai supplémentaire pour réaliser le quota sélectif suite à son retour de blessure. J’ai essayé de le mettre dans les meilleures conditions de réussite pour gagner sa place comme les autres, sans passe-droit, et ainsi favoriser sa performance aux championnats du monde. Son travail et son abnégation ont payé et je pense que les émotions vécues à Bercy lui donneront une belle énergie pour cette dernière ligne droite. Comme pour les autres gymnastes sélectionnés, j’attends de lui qu’il travaille à son niveau à Montréal. La gymnastique ne s’improvise pas.

Hier, à trois jours de l'ouverture de la compétition, se déroulait l'entraînement sur podium pour les masculins, quelles sont vos impressions ? 
D'une manière générale, l'entraînement s'est bien passé avec néanmoins des hauts et des bas. Les gymnastes expérimentés comme Samir, Cyril ou encore Axel ont réalisé un bon podium en réussissant ce qu'ils avaient à faire. Pour les plus jeunes, Zachari, Loris, Edgar, il s'agissait davantage d'une prise de repères. J'ai observé un peu plus de difficultés pour Loris dont c'est la première participation à ce type de rendez-vous. Mais ce n'est pas inquiétant car cela reste un entrainement, c'est lundi qu'il faudra être performant. Quant à Edgar, il a eu quelques problèmes de réglages. Il a utilisé cette séance pour bien se repérer dans l'espace compétitif. Mon sentiment d'une manière globale est satisfaisant. Il reste deux jours à tous pour récupérer à la fois du décalage horaire et du voyage. Ils seront prêts pour le jour J et c'est ce qui compte.  

Propos recueillis par la Fédération Française de Gymnastique.