Samir Aït Saïd (Pôle d’Antibes / Olympique Antibes Juan-les-Pins Gymnastique) : Cette médaille est pour mon père, ma mère, ma sœur, pour toute ma famille. Je pense aussi à tous les messages reçus avant, le magnifique SMS de ma sœur, le Facetime avec ma compagne… J’avais fait une promesse à mon père (NDLR : décédé en janvier 2019) et je donnerai tout pour aller chercher le titre olympique. Croyez-moi, je donne rendez-vous à Tokyo avec la médaille qui sera d’une autre couleur.

J’avais peur et une pression énorme depuis mon arrivée à Stuttgart. Je ne vais mas mentir : j’avais la trouille car l’enjeu était énorme. Je n’avais pas le droit à l’erreur en finale car je devais aller chercher aussi ma qualification. Ça aurait été de l’inconscience de ne pas avoir peur et d’être trop sûr de soi. J’ai les pieds sur terre. Je savais que c’était possible mais une bêtise aurait pu me priver de mon rêve olympique. Voilà, il ne fallait pas trembler. 

Rodolphe Bouché, entraîneur de Samir : Il y avait beaucoup d’appréhension et une énorme pression depuis une semaine. Ce matin, la pression était à son apogée. Paradoxalement, il a super bien dormi la nuit passée. Le plus important ce soir, c’est la qualification aux J.O. « On va aux Jeux Rodolphe, on va aux Jeux », c’est la première chose qu’il m’a dite. Cette médaille est aussi sa première au niveau mondial. C’est l’aboutissement du travail mené pendant deux ans. C’est déjà quelqu’un de très fort et il a en plus vécu des choses difficiles ces derniers mois. Il s’est battu pour son père, sa famille, ses proches, pour nous tous. Il m’avait confié sa peur le soir de la non-qualification de l’équipe. C’était la première fois qu’il me disait cela. On est allés marcher le soir et s’est dit des choses. Je ne l’ai pas suivi dans ce registre et je l’ai guidé dans le brouillard. C’est un truc de dingue.

Cyril Tommasone (Pôle de Lyon / Convention Gymnique de Lyon) : Il y avait du niveau sur cette finale, c’était attendu car ce n’est pas nouveau. Maintenant, ce sera différent dans 10 mois aux Jeux olympiques. Je sais ce que je dois faire pour aller chercher mes adversaires à Tokyo. Il y a des idées et le contenu est en construction. Ce sont des éléments que je dois travailler ou retravailler.

Après la grosse déception par équipe, la qualification aux J.O. sur le cheval d’arçons est un soulagement. J’espère que Samir se qualifiera afin que la gymnastique masculine soit représentée au maximum.

 

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