GAM/GAF - CE 2021 - Les enjeux et les ambitions

L'équipe de France de gymnastique artistique à Bâle (SUI), depuis quelques jours, participera dans 2 jours aux championnats d'Europe 2021. Cet événement marquera le retour à la compétition pour les tricolores. Kevinn Rabaud, directeur technique national, Véronique Legras-Snoeck, directrice du haut-niveau de la gymnastique artistique féminine et Laurent Barbieri, directeur du haut-niveau de la gymnastique artistique masculine, évoquent les enjeux de ces championnats.

KEVINN RABAUD DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL

Quels sont les enjeux de ces championnats d’Europe individuels ?
Après plus d’un an sans compétition internationale, ces championnats d’Europe représentent tout d’abord un retour à la confrontation pour l’équipe de France de gymnastique. À quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo, c’est essentiel que les gymnastes français affrontent à nouveau la concurrence internationale et le stress de la compétition, afin de préparer au mieux l’échéance olympique. Il s’agit également de la dernière opportunité d’obtenir un ticket olympique supplémentaire. C’est pour cette raison que nous avons souhaité laisser une place à la fois aux gymnastes qualifiés ou ayant participé à la qualification de l’équipe nationale et à des gymnastes ayant le profil pour décrocher ce quota supplémentaire.
Quelles sont les ambitions françaises ?
Dans un contexte ultra-concurrentiel, nos gymnastes lutteront pour saisir l’opportunité d’un quota supplémentaire aussi bien chez les filles que chez les garçons. Nous souhaitons également marquer les esprits en décrochant 3 médailles. Ainsi, nous confirmerons que nous sommes une nation de référence et qu’il faudra compter avec nous aux Jeux olympiques.
Qu’allez-vous observer lors de la compétition ?
Nous allons observer l’état de forme de nos gymnastes et analyser leur performance dans ce contexte européen. Nous allons également évaluer la concurrence afin d’avoir une vision des efforts qu’ils nous restent à engager en vue des Jeux olympiques.

VÉRONIQUE LEGRAS-SNOECK, DIRECTRICE DU HAUT NIVEAU GAF

Ce championnat d’Europe marque le retour à la compétition de l’équipe de France féminine, qu’attendez-vous de cet événément ?
En effet, nous avons vécu une année compliquée, marquée par un arrêt prolongé et inédit à cause de la crise sanitaire. Par ailleurs nous avons du renoncer aux derniers championnats d’Europe qui ont lieu en décembre 2020 à Mersin en Turquie. Ce championnat d’Europe 2021 marquera donc le retour, tant attendue, à la compétition internationale pour l’équipe de France féminine. Cette compétition sera également la dernière chance d’obtenir un quota supplémentaire pour les Jeux olympiques de Tokyo. C’est donc un événement important en vue de l’échance olympique. Après de long mois sans pouvoir observer les Françaises parmis la conccurence internationale, nous allons pouvoir évaluer leur état de forme. Nous pourrons également analyser la progression de la conccurence et notamment le niveau des plus jeunes que nous aurons la chance de voir évoluer pour la première fois. À quelques mois des Jeux, nous évalueront ainsi quelles sont les nations les mieux placées et pourront ajuster notre préparation finale.
Et en terme de résultats, qu’attendez-vous ?
Les résultats de cette compétition sont secondaires. Le plus important est de reprendre la compétition. De se confronter à nouveau à la concurrence et de tester les nouveaux mouvements afin de préparer au mieux les Jeux olympiques. Mélanie De Jesus Dos Santos se concentrera sur les barres asymétriques afin de présenter son nouveau mouvement. Marine Boyer, double médaillée européenne à la poutre, est en capacité de rivaliser avec les meilleures européennes à cet agrès. Enfin, les deux jeunes généralistes, Carolann Héduit et Sheyen Petit, qui n’ont pas participé à la qualification olympique de l’équipe à Stuttgart, seront en lice pour décrocher le quota supplémentaire mais ce sera surtout l’occasion pour elles de prendre de l’expérience sur des compétitions de référence.

LAURENT BARBIERI, DIRECTEUR DU HAUT NIVEAU GAM

Ce championnat d’Europe marque le retour à la compétition de l’équipe de France masculine et sera également votre première compétition en tant que directeur du haut-niveau, comment abordez-vous cet événement ?
Directeur de la MAP (mission d’accompagnement à la performance) depuis 2013, la FFGym m’a proposé en janvier 2020 le poste de directeur du haut niveau du secteur masculin pour faire suite au retrait de Yann Cucherat. Depuis ma prise de fonction et suite à la non-qualification de l’équipe de France masculine pour les Jeux olympiques de Tokyo, nous avons travaillé à remettre le secteur masculin sur les rails de la haute-performance. Pour cela, nous avons orienté le travail des garçons sur l’augmentation des notes de difficultés. Après plus d’un an sans compétition de référence en raison de la crise sanitaire, ce championnat d’Europe sera donc la première occasion de voir les effets du travail effectué ces derniers mois. Nous allons pouvoir évaluer notre progression, mais aussi le niveau de nos trois qualifiés olympiques vis-à-vis de la concurrence européenne. Cette compétition, à quelques mois des Jeux olympiques, est une étape importante dans la préparation de cette échéance mondiale. Ce championnat d’Europe sera également l’occasion de tenter de décrocher un quota olympique supplémentaire. Enfin, en intégrant Léo Saladino, jeune senior, à la délégation, nous souhaitons d’ores et déjà préparer le prochain cycle olympique. Nous avons deux horizons bien distincts, optimiser nos chances de résultats pour les J.O. de 2021 avec nos spécialistes et construire un collectif solide pour 2024. La stratégie mise en place consiste à repositionner d’abord le niveau de l’équipe de France dans le Top 6 mondial par l’élévation des notes de départ donc du niveau acrobatique. Nous partons de loin et nous devons accepter de ne pas performer tout de suite pour gagner en niveau de difficulté. Aujourd’hui le projet de performance mis en place par la fédération permet d’insuffler une dynamique de haut niveau à tous les étages. Nous pouvons compter sur des gymnastes de talents s’entraînant dans les clubs, dans les centres d’entraînements et dans les Pôles. Ce nouveau souffle conforte l’objectif premier de ma mission de constituer une équipe de France conquérante en 2024. Ces championnats d’Europe sont donc une étape de cette construction et s’inscrivent dans la préparation de deux objectifs : les J.O. de Tokyo 2021 et la constitution du collectif France 2024.
Et en terme de résultats, qu’attendez-vous ?
Il s’agit d’abord d’une compétition individuelle. Nos spécialistes seront au rendez-vous pour briguer les podiums. Samir Ait Said aux anneaux, Cyril Tommasone aux arçons, Loris Frasca au saut, Léo Saladino, le plus jeune de l’équipe, au sol et au saut. Ces championnats d’Europe servent aussi de qualification pour les derniers quotas des J.O. de Tokyo. Nous avons engagé nos deux meilleurs généralistes du moment, Mathias Philippe et Julien Gobaux. Ils auront la lourde tâche de tenter de décrocher ce Graal. Malgré des conditions de préparation déstabilisantes, nos six sélectionnés européens et leurs entraîneurs ont fait preuve d’un professionnalisme exemplaire dans le but d’être prêt pour ce 1er RDV international.

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