Ch. du monde 2017 : Zachari Hrimèche 7è place prometteuse pour sa première finale mondiale...

Dernier jour de compétition et dernier Français en finale, tous les regards du clan tricolore étaient aujourd’hui tournés vers Zachari Hrimèche, jeune gymnaste de 20 ans qui, pour sa première participation à des championnats du monde, s’était qualifié sur son agrès de prédilection, le saut, sans trembler (5è). Dans un concours ouvert, où l’Insepien faisait figure d’outsider, il terminera finalement à une 7è place prometteuse. Après deux finales européennes, Zachari prouve sa régularité dans le contexte international.

Des cinq finales du jour, celle du saut, première de l’ultime journée de compétition à Montréal de ces 47ès championnats du monde de Gymnastique Artistique, cristallisait l’attention des Français ce dimanche dans le stade olympique de Montréal. L’absence du champion olympique en titre et champion du monde, le Nord-Coréen Se-gwang Ri, donnait un regain d’espoir aux gymnastes d’accéder au podium. Et plus encore après l’annonce ce dimanche du forfait du Sud-Coréen Hak-Seon Yang, ultra spécialiste du saut, champion olympique en 2012 et deux fois champion du monde, qui s’était qualifié en 1è position.

Premier à ouvrir le bal au saut, le Japonais Keisuke Asato, 4è lors des qualifications, présente d’entrée un saut à 6,0 de difficulté avec une sortie en réception (14,776). Il atterrit sur les genoux pour son second saut et obtient une moyenne de 14,349. Vient ensuite le tour du deuxième Japonais Kenzo Shirai en bronze à Rio et deuxième lors des qualifications, qui réalise un premier yurchenko triple vrille parfait noté 15,200 ; son deuxième saut lui vaut 14,600. Sa belle moyenne de 14,900 sera très difficile à aller chercher pour les autres concurrents. S’élançant dans la foulée, le Guatémaltèque Jorge Vega Lopez, sort à la réception de son premier saut et la moyenne de ses deux sauts lui vaudra 14,704. Troisième en qualifications, Marian Dragulescu, 4è à Rio et 4 fois champion du monde à cet agrès, réalise un beau saut éponyme, le Dragulescu, noté 14,700. Son deuxième saut, sous les acclamations du public canadien, obtient la note 14,733 points et sa moyenne le place provisoirement 2è. C’est Zachari Hrimèche qui arrive ensuite en bout de piste, concentré. Le clan français retient son souffle. Malheureusement, Zachari manque sa sortie sur son Dragulescu (diff : 5,8) en posant les mains au sol (13,566). Le jeune gymnaste voit ses espoirs de podium s’envoler. Il réussit néanmoins son tsukahara double carpé (diff : 5,6) avec un sursaut en réception qui lui vaudra 14,600. Zachari se classe provisoirement 5è (14,083) et trois concurrents restent à passer. L’ukrainien Igor Radivilov, finaliste à Rio, et vice-champion olympique en 2012, présente deux superbes sauts, le premier pilé (15,033), le second avec un pas en réception (14,766) mais sa moyenne de 14,899 vient le placer second à un petit millième du Japonais Shirai. Le Russe Arthur Dalaloyan, initialement remplaçant, entre dans cette finale mais ne viendra pas inquiéter le haut du classement en chutant à la réception de son second saut et se placera 7è (13,466) avant le passage du dernier concurrent le Sud-Coréen Han-Sol Kim. Celui-ci présente deux sauts bien exécutés et rafle la médaille de bronze (14,766) qui tendait les bras au Roumain Marian Dragulescu.

Le Japonais Kenzo Shirai remporte le titre suivi de l'Ukrainien Igor Radivilov et le Sud-Coréen Hansol Kim complète le podium. Zachari Hrimèche, pour sa première finale mondiale, termine donc 7è. Heureux de se mêler au gratin mondial mais avec quelques regrets.

Zachari Hrimèche : « J’ai pris de l’expérience et je dois continuer à travailler »

« C’était une finale ouverte. D’ailleurs, celui qui termine 3e avait des notes de départ inférieures aux miennes sauf qu’il a parfaitement réalisé ses deux sauts, Kenzo Shirai aussi d'ailleurs. Décrocher une médaille était donc de l’ordre du possible. Pour ma part, j’étais très concentré mais j’ai commis une erreur sur mon premier saut, le Dragulescu, qui m’a fait poser les mains. J’ai mieux maîtrisé le 2e saut et j’ai même pris du plaisir dans sa réalisation. À seulement 20 ans, je disputais mon premier championnat du monde et j’ai atteint la finale. J’ai pris de l’expérience et je dois continuer à travailler, pour arriver mieux préparer encore avec plus d’ambition et un niveau de difficultés plus élevé. »

Damien Millot : « Il y avait de la place pour faire quelque chose. »

Une finale frustrante pour l’entraîneur de Zachari à l’INSEP, Damien Millot : « Première finale mondiale pour Zachari, c’est beau. Mais aujourd’hui c’est frustrant de ne pas aller au bout. Il y avait de la place pour faire quelque chose. Nous savions que nous étions un peu court pour le premier saut qui a manqué de répétition. La préparation de Zachari a été très difficile avec la rupture du ligament de son auriculaire au saut au mois de juillet. Cela lui a couté 6 semaines d’arrêt mais aussi un peu d’appréhension à cet agrès. En qualification, le saut était passé, aujourd’hui il a manqué de précision. Donc globalement, je suis content car nous partions de loin. Il a su se hisser en finale et a su reproduire les sauts encore aujourd’hui même s’il y a cette chute. C’est très positif pour les prochaines échéances. Après cette finale mondiale et ses deux finales européennes, il démontre sa capacité à intégrer le top 8 à chaque fois et ça, c’est super important. Nous allons travailler encore afin de pouvoir coller au niveau mondial qui est très élevé. »

Yann Cucherat : « Nous tirons de ces finales un bilan positif pour les prochaines expériences du groupe France. »

Yann Cucherat, directeur du Haut Niveau masculin, revient sur les deux finales masculines de ces championnats du monde : « Au lendemain de la finale de Samir aux anneaux et en ce jour de finale au saut pour Zachari, je suis content car ce n’est pas rien de décrocher ces places en finale mondiale parmi les huit meilleurs mondiaux. D’autant plus que le niveau était très relevé sur ces championnats du monde. Samir a fait, sans conteste, une prestation de très belle tenue, recollant avec l’élite mondiale. Il s’est donné beaucoup de mal pour ça et je pense que l’on doit en être fier et s’en servir d’exemple. Concernant Zachari, cela a été plus difficile aujourd’hui. Le niveau était relevé et Zachari avait connu des difficultés dans sa préparation qui ne lui ont pas permis de répéter suffisamment. Il fallait être un métronome en finale et reproduire la performance des qualifications. Nous en tirons un bilan positif pour les prochaines échéances du groupe France. »

Classement de la finale du saut masculin :