Top 12 - Les gymnastes confient leurs ambitions avant la finale

L’élite de la Gymnastique française, féminine et masculine, se donne rendez-vous à Lyon ce samedi 17 mars pour la grande finale du Top 12. Et les équipes sont prêtes. Ainsi, à la veille de la compétition, Samir Aït saïd pour Antibes, Danny Pinheiro-Rodrigues pour Sotteville, Marine Boyer pour Meaux et Carolann Héduit pour Avoine confient les ambitions de leur équipe respective. Qu'ils soient finaliste olympique, médaillé européen ou encore membre de l'équipe de France, tous ont le même objectif : décrocher le titre.

Danny Pinheiro-Rodrigues – Sotteville

Danny, tu es un jeune retraité de l’équipe de France mais tu continues à matcher en Top 12, qu’est-ce que t’apportes ce type de compétition ?

Participer au Top 12 me permet de continuer la Gymnastique avec mon club, mon équipe. C’est une belle façon de finir progressivement ma carrière. Je suis vraiment content de pouvoir aider le club, même si aujourd’hui, je fais beaucoup moins d’agrès car physiquement c’est compliqué. J’essaie d’apporter mon petit truc en plus aux anneaux, pour l’équipe. On aime beaucoup ce format de duel qui donne plus d’adrénaline que sur une compétition classique. D’autant plus que les duels se jouent souvent à peu de chose. On a de bonnes sensations, ce Top 12 nous réussit. L’année dernière, la compétition s’était aussi super bien passée (Sotteville termine 3ème en 2017). La cohésion d’équipe est très bonne, c’est sans doute une des clés de notre réussite. 

En 2017, vous terminez au pied du podium, quels sont les atouts qui vous permettraient d’aller chercher votre premier titre face à Antibes, le club champion en titre ?

Nous savons que nous partons avec des mouvements techniquement un peu inférieurs aux leurs. Depuis la première journée, ils ont montré de belles choses, ils sont vraiment en forme. L’année passée, Samir (Aït Saïd) était blessé et Guillaume (Augugliaro) avait aussi été privé du début de saison. L’équipe d’Antibes est désormais au complet. De notre côté, nous avons toujours les mêmes ressources. Arnaud (Willig) et moi, essayons de présenter nos contenus même si nous commençons à réduire nos mouvements. Nos jeunes progressent bien. Je pense à Lucas Desanges, Cameron-Lie Bernard et Erwan Lazou. Ils augmentent leurs contenus. C’est eux qui nous permettent aujourd’hui de remporter des matchs. Si samedi les deux équipes réussissent tous leurs mouvements, nous savons qu’Antibes sera devant. Mais en gymnastique les erreurs peuvent vite arriver. S’ils commettent des erreurs, nous essayerons de les faire douter pour remporter notre premier titre. Il faudra montrer que nous sommes une équipe forte mentalement et tactiquement. 

Justement, La Sottevillaise a déjà une stratégie en tête ?

Nous travaillons sur cette stratégie depuis la qualification. Cela fait donc près de 15 jours que nous analysons l’équipe d’Antibes, même si nous les connaissons très bien. Nous allons essayer de nous placer au bon moment pour gagner le plus de duels. On a fait beaucoup de calculs, on a même envisagé le match nul, qui nous ferait disputer un duel en or. On va tout faire pour décrocher ce titre que nous n’avons jamais eu. Avec Arnaud, nous sommes dans l’équipe première de Sotteville depuis très longtemps, et ce titre de champion de France par équipe manque à notre palmarès [rires]. Il y a de l’envie.

Samir Aït Saïd – Antibes    

Samir, tu n’as pas pu participer au Top 12 la saison passée car tu étais blessé. Comment as-tu vécu cette saison 2017-2018 ?

J’ai très bien vécu cette nouvelle formule, même si au départ, passer d’une année blanche sans compétition à des matchs tous les quinze jours, ça a été un peu dur à gérer au niveau de la fatigue. Depuis les championnats du monde en octobre dernier, nous avons très régulièrement des compétitions, c’est une bonne chose car j’aime la compétition et j’ai toujours envie de répondre présent. Le format duel amène du spectacle. Même si dans certains cas, cette formule pousse les équipes à assurer en réalisant des mouvements maîtrisés. 

Après ta blessure au saut lors des Jeux Olympiques de Rio en 2016, tu as recommencé à sauter lors de cette compétition. Comment s’est passé ton retour à cet agrès ?

Pour être honnête, mon retour s’est plutôt bien passé. J’ai refait mon premier saut en lune double sans beaucoup d’appréhension, juste une petite au départ. J’ai rapporté pour l’équipe deux belles notes à cet agrès durant la saison. J’ai repris car je pense avant tout à l’équipe de France. Je pourrais faire ce saut lors des prochaines échéances internationales. Pouvoir répéter des mouvements en compétition avant de disputer des échéances internationales, c’est un plus que permet ce format Top 12. Cette saison, j’ai préféré présenter la lune double, qui est un gros saut, pour la refaire en situation de compétition.

Quelle sera la stratégie d’Antibes demain pour aller chercher le 30ème titre ?

Nous n’avons pas forcément de stratégie face à Sotteville. On sait qu’on est capables d’aller chercher ce titre. Mais on ne veut surtout pas sous-estimer cette équipe qui est très expérimentée et emmenée par des anciens de l’équipe de France. Ils connaissent très bien les grands rendez-vous. La victoire n’est pas acquise. Nous essayerons de faire un match stable, comme Sotteville. Nous voulons nous faire plaisir pour décrocher ce 30ème titre national. Ce serait énorme. Nous avons la chance de faire partie de cette équipe qui peut prétendre au 30ème. Il aurait un goût particulier ce titre : 30, c’est extraordinaire. Mais nous allons à Lyon sans pression, si ce n’est pas pour cette année, nous irons le chercher l’année prochaine quoi qu’il arrive. 

Marine Boyer – Meaux  

Marine, tu seras en finale du Top 12 à Lyon, comment s’est passée la saison sous ce nouveau format ?

J’aime beaucoup ce nouveau Top 12, rien n’est joué en amont. Il y a beaucoup de suspense. Je suis très compétitrice donc ce format de duel me plaît, il ajoute de l’adrénaline dans la compétition. Je stresse beaucoup plus pour les autres, l’esprit d’équipe est renforcé. 

Sur quels agrès risque-t-on de te voir ? Y a-t-il une nouveauté que tu présenteras à Lyon ?

Je pourrais potentiellement passer à la poutre, au saut et au sol. D’ailleurs je vais présenter un nouveau sol, une nouvelle chorégraphie. C’est le mouvement que je présenterai à la coupe du monde de Doha suis dans les futures échéances internationales. Le Top 12 va me permettre de le réaliser une première fois en compétition. C’est une bonne préparation.

En 2017 vous étiez 4ème, en 2018, vous visez la reconquête du titre, quels sont les atouts de l’équipe ?

Je dirais que notre esprit d’équipe et notre stabilité sur les agrès seront nos points forts demain. Même si nous proposons des choses simples, nous les réussissons. Nous allons jouer là-dessus. Et nous allons nous faire plaisir à fond. Je vais motiver mes troupes. Je suis vraiment fière de notre parcours dans ce nouveau contexte, cette nouvelle formule.

Tu es la plus âgée et la plus expérimentée. Quel est ton rôle au sein de l’équipe ?

Quand elles sont stressées, les filles viennent me parler. Parfois je sens que je dois aller les voir pour les booster. Elles ont besoin de moi, comme j’ai besoin d’elles. C’est important.

Carolann Héduit – Avoine-Beaumont 

Qu’as-tu pensé de cette nouvelle formule ? Quel a été le meilleur moment ?

J’aime bien cette nouvelle formule mais c’est plus stressant d’être opposé directement, à quelqu’un. Je stresse aussi beaucoup pour les filles de l’équipe, Léanne (Bourgeois), Kaylia (Nemours) et Claire (Pontlevoy). J’ai même parfois du mal à regarder leurs duels. Remporter la demi-finale face à Haguenau a vraiment été le meilleur moment de la saison. Notre équipe de 4 est vraiment super soudée, c’est une force pour nous.

Vous étiez deuxièmes en 2017, quels sont les atouts de l’équipe d’Avoine pour remporter le titre en 2018 ?

Je pense que la difficulté des éléments que nous présentons pourra faire la différence demain ! Et notre esprit d’équipe !

A quelques heures de la finale, dans quel état d’esprit est l’équipe ?

On se sent bien aujourd’hui, nous allons aller à l’entraînement en fin de journée. Le stress montera certainement demain, quand on sera face aux concurrentes. On connait bien cette équipe de Meaux, cela pourra peut-être être un atout supplémentaire.