Zachari Hrimèche : « Il ne faut pas brûler les étapes. »

Actuellement, en stage à Lyon avec le collectif France GAM, Zachari Hrimèche évoque son parcours après sa suspension et son retour en France.

Peux-tu revenir sur ton parcours depuis ta suspension ?

Lorsque j’ai appris que j’allais très certainement être suspendu, je me suis rapproché d’un groupe d’amis anglais pour savoir s’ils accepteraient que je vienne m’entraîner avec eux si cette sanction était appliquée. Ils ont immédiatement accepté et dès que ma suspension est devenue officielle, je les ai rejoints à South Essex, en Angleterre, afin de continuer à m’entraîner dans de bonnes conditions.

Comment as-tu été intégré aux entraînements ?

Je m’étais toujours demandé comment s’entraînaient les meilleurs gymnastes. J’ai profité de cette expérience pour voir et partager leurs entraînements, ainsi que pour échanger avec eux. C’était très enrichissant d’être au quotidien avec des gyms médaillés olympiques et mondiaux comme Max Whitlock ou Brinn Bevan. C’était aussi différent de ce que j’ai pu connaître en France depuis que j’ai intégré le haut-niveau. Les horaires étaient différents, également la façon de travailler. Ils ne sont pas dans des structures réservées aux athlètes de haut-niveau comme en France, mais dans un club avec des gymnastes de tous niveaux, ce qui crée une ambiance et une dynamique différentes que j’ai appréciées. Le groupe m’a tout de suite bien accueilli et intégré, cela m’a réellement donné envie de continuer à m’investir dans mes entraînements, même si je ne participais plus aux compétitions.

Au cours de cette période as-tu préparé un programme compétitif ?

Je me suis entièrement consacré à mes entraînements et j’ai pu travailler des nouveautés. C’était le cas lorsque j’ai été appelé pour prendre part aux derniers tests de sélection pour les championnats du monde de Doha fin 2018. Même si mes entraînements se passaient bien, je ne travaillais pas sur un programme compétitif, je n’étais donc pas totalement prêt. En plus, quelques semaines avant le dernier match de préparation, je me suis fait mal au tendon d’Achille, et la veille, je suis tombé malade. Je n’ai logiquement pas été sélectionné dans l’équipe. Malgré la déception de ne pas avoir pu montrer mon état de forme, je suis passé à la suite et je me suis tourné vers cette nouvelle saison primordiale en vue des Jeux olympiques.

Comment vas-tu aujourd’hui et comment se passe ton retour en France ?

Même si j’ai apprécié m’entraîner en Angleterre et que je souhaite garder un lien avec le club qui m’a accueilli, je suis heureux de revenir en France, car je m’y sens chez moi et je suis entouré de mes amis et de ma famille. Le suivi médical est aussi bien meilleur. J’ai eu quelques petites blessures qui n’ont pas été faciles à gérer à South Essex. Rien de grave, mais elles m’ont empêché de travailler quelques semaines voire quelques mois. Aujourd’hui, après ma dernière blessure au niveau de la main, je vais bien et je reviens petit à petit.

Quelle est ton actualité ?

Je suis actuellement en stage à Lyon avec le collectif France. C’est un stage centré sur l’entraînement, il n’y a pas de test et nous ne sommes donc pas en compétition. L’ambiance au sein du groupe est vraiment bonne. Pour le collectif et l’esprit d’équipe, c’est bien de participer à ce type de stage sans pression particulière. Personnellement, mon objectif est de revenir en forme, sur des tests puis des compétitions, pour retrouver ma place au sein du groupe. Il ne faut pas brûler les étapes. Cette saison est importante en vue des qualifications olympiques par équipe. Je cale ma préparation sur cette échéance. J’espère être au meilleur de ma forme jusqu’au Jeux de Tokyo en 2020.