GR - Génération 2024 : Portrait de Maëlle Millet

À l'occasion de l'avant-dernière étape de coupe du monde de gymnastique rythmique, nous sommes partis à la rencontre des 3 gymnastes qui ont été retenues en mars dernier pour les 3 premières étapes de la saison. Après Hélène Karbanov (Pôle de Calais / Calais GRS) et Lily Ramonatxo (Pôle de Montpellier / Montpellier 3M GRS) qui participent ce week-end à l'étape de coupe du monde de Bakou, découvrons le portrait de Maëlle Millet (Pôle de Montpellier / L'envol Saint-Gaudinois) qui avait participé à la première étape de la saison.

Pour commencer, comment as-tu commencé la gymnastique rythmique et comment es-tu rentrée en pôle ?

Quand j’avais 6 ans, un soir où on ne faisait rien avec ma maman, on est allé voir un gala de gymnastique rythmique dans le gymnase juste en face de chez nous. Ça m’a tout de suite plu et j’ai eu envie d’en faire. Donc je me suis inscrite dans ce club dans lequel je suis encore. J’ai été détecté pendant mon année de CF4 par l’ancienne détectrice Hélène N., que j’ai fait un an en avance. J’avais passé les tests pour entrer au pôle et j’avais été prise, mais comme j’allais passer en CM2, je ne pouvais pas aller au CREPS parce que j’étais trop jeune. Le pôle a cherché une famille d’accueil, mais c’était trop compliqué donc je n’ai pas pu rentrer au pôle cette année-là. Ils ont continué à me suivre et j’ai repassé les tests l’année suivante. Aujourd’hui ça fait 7 ans que je suis au pôle, c’est une seconde famille. J’ai environ 30h d’entraînement en temps normal et 40h pendant les vacances. Je m’entraîne le matin de 8h à 13h, puis je suis mes cours grâce au CNED l’après-midi dans ma chambre au CREPS que je partage avec trois autres sportives (une qui fait du volley, une du BMX et une du triathlon). Mais l’année prochaine, je vais retenter de retourner au lycée pour le bac.

Ensuite tu as participé aux premiers championnats du monde juniors, comment as-tu vécu cette expérience inédite ?

C’était inoubliable. C’était dans le nouveau gymnase construit spécifiquement pour la gymnastique rythmique, il est en forme de ruban, c’est très beau et immense. La compétition c’est super bien passée. C’était impressionnant et une très bonne expérience. Ça m’a donné envie de refaire ce type de compétition et c’est pour ça qu’on travaille tous les jours.

La saison suivante, en début d’année, tu as eu la chance de participer à tes premières compétitions chez les seniors, comment tu l'as vécu ?

J’ai participé seulement au tournoi de Corbeil Essonne, et j’ai aimé participer à cette compétition. Je devais aussi faire les internationaux de Thiais et j’étais super heureuse parce que c’est un très beau tournoi et en France en plus avec les meilleures gymnastes mondiales, mais ils ont été annulés donc j’ai vraiment été déçu qu’il n’ait pas lieu.

La suite de la saison a été très différente avec le confinement et l’annulation et le report des compétitions, comment tu l'as vécu ?

C’était un peu difficile parce que s’entraîner à la maison ça se fait pendant quelques jours mais au bout de 2 ou 3 mois, c’est vraiment long. On ne pouvait pas faire de grand lancé surtout avec mon jardin qui est en pente. Après, on n’a pas perdu la forme parce qu’on faisait des visio avec les entraîneurs avec beaucoup de préparation physique. Donc on est même revenu plus en forme, mais avec les engins, c’était compliqué. On était contentes lorsque l’on a repris et les habitudes sont vite revenues, on n’avait pas l’impression d’avoir arrêté pendant 3 mois. Par contre, c’était difficile de voir les finales s’annuler parce qu’on s’entraîne pour ça.

Revenons maintenant sur cette nouvelle saison et notamment sur les étapes du chemin de sélection qui t'ont permis d’être retenue pour représenter la France lors de la première étape de coupe du monde. Comment se sont passés la revue d’effectif en janvier et le dernier test à l’INSEP ?

J’ai commencé la compétition par le cerceau et dès le début j’ai fait une sortie donc je savais que j’étais déjà sortie du podium. Même si j’ai à peu près réussi ma compétition ensuite, c’était un peu compliqué. Avec l’expérience, j’arrive à me remobiliser après un passage raté, donc j’ai réussi un beau passage au ballon, les massues, c’était pas mal et le ruban pas top, mais sans grosse faute. Lors du test à l’INSEP, je n’ai pas fait une super compétition. J’ai fait plein de petites erreurs. Je ne pensais pas être qualifiée pour une étape de coupe du monde.

Ces compétitions t'ont permis de participer à ta première étape de coupe du monde senior, comment s'est elle passée ?

C’était impressionnant de faire une compétition avec les meilleures de la meilleure catégorie. J’y suis allée sans stress parce que je ne visais pas la qualification olympique, je voulais juste montrer le meilleur de moi, essayer de me faire connaître et d’être la plus régulière possible comme on me l’avait demandé. Par contre, j’ai ressenti beaucoup d’adrénaline et j’ai réussi à faire 4 passages sans chute, donc je suis très contente de ma compétition à Sofia. Et puis 19e, ce n’était pas si mal.

Dans les prochains mois et années, quels sont tes objectifs ?

Pour les championnats de France Elite fin mai, je vise le podium et la plus haute marche. Ça serait le top mais je veux surtout réussir 4 sans chutes pour montrer que je peux être régulière et qu’on peut compter sur moi. J’ai envie de participer à d’autres compétitions comme une autre étape de coupe du monde et le championnat d’Europe, pour montrer que je peux être là sur les grosses compétitions. Et évidemment, je rêve de faire les Jeux depuis toute petite, c’est mon plus gros objectif. Ça serait fantastique de vivre les Jeux à la maison, à Paris devant le public français.