GAM - Paul Degouy, le projet australien

Paul Degouy s’envole ce lundi en direction de l’Australie. Il va intégrer un centre d’entraînement à Sydney pour une période de six mois. Un changement d’environnement qu’il espère favorable à son épanouissement gymnique et personnel. À 23 ans, il vise les Jeux olympiques de Paris 2024 et il donne rendez-vous à Lyon pour les championnats de France GAF/GAM, les 13 et 14 juin prochains.

Comment ce projet de rejoindre l’Australie est-il né ?

Cela n’a pas été une décision facile à prendre. Bien sûr il y a eu du questionnement lorsqu’une opportunité s’est présentée. J’ai saisi l’occasion de partir m’entraîner en Australie pour les six prochains mois. L’objectif est de me reconstruire au travers d’une vision différente de l’entrainement. Je suis un pur produit de la formation française mais je ne serai pas déboussolé car techniquement l’approche en Australie est similaire à la France.

À quel moment cette volonté de changer d’horizon s’est-elle manifestée ?

À la fin du mois d’octobre, à l’issue des Mondiaux en Allemagne, la non-qualification de l’équipe de France pour les Jeux olympiques m’a beaucoup affecté. Je m’étais beaucoup investi dans le projet olympique qui me tenait à cœur. Mais nous ne sommes pas arrivés au bout de l’objectif commun fixé avec le groupe. Une période de doute et de remise en question m’a amené à prendre du recul sur ce que j’avais mis en place depuis huit ans à l’Insep. C’est ainsi que j’ai envisagé la suite de ma carrière différemment.

La gymnastique est-elle toujours au centre de ton projet ?

Ma passion et ma motivation sont intactes. J’ai traversé une période de blessures mais physiquement je vais bien mieux aujourd’hui. Je ne suis pas allé au bout de ce que voulais et si je pars, c’est bien dans le but de vivre une expérience, autant enrichissante sur le plan gymnique que personnel. J’espère que cet équilibre me permettra de réussir et de retrouver le chemin de la performance.

Ce départ te fera manquer à coup sûr le prochain championnat d’Europe à Baku en mai prochain…

Oui je suis conscient que je vais manquer l’Euro mais la blessure que j’ai contractée au poignet m’empêchera d’être totalement compétitif pour aller chercher le quota olympique sur le concours général. Mon objectif est de démarrer le prochain cycle olympique dès la saison prochaine.

Comment as-tu présenté ton projet à la FFGym ?

La fédération me soutient dans mon projet. Mon expérience aura un caractère expérimental dans l’optique du parcours personnalisé des sportifs de haut niveau. Pendant les six prochains mois, un suivi hebdomadaire sera ainsi effectué avec des orientations techniques et le partage de vidéos. Des entretiens en visio-conférence sont également prévus avec le DHN. Ce projet est solide : mon objectif est de devenir le meilleur gymnaste possible pour l’équipe de France.

Comptes-tu reprendre tes études d’architecture ?

Ce projet tombe à un bon moment. Après l’obtention de la 1e année qui est très importante, j’avais mis entre parenthèses mes études pour me projeter totalement sur les Jeux de Tokyo. Je suis censé reprendre le cycle en 2e année à l’école du Val-de-Seine, à la rentrée prochaine. Donc cette expérience en Australie ne sera pas une contrainte pour mes études.

Vas-tu poursuivre ton engagement d’ambassadeur pour Éco gym ?

Ce projet-là entre dans ma philosophie. J’ai cette sensibilité et je pars en Australie avec ce regard protecteur.

Feras-tu toujours partie du projet « Génération 2024 » développé par le département de Seine-Saint-Denis ?

Le projet se poursuit bien évidemment. Cette période de six mois est organisée tel un long stage. Je conserve mes attaches avec mon club de Noisy-le-Grand et le département de Seine-Saint-Denis.

Tes bagages sont-ils prêts et comptes-tu donner des nouvelles régulières via les réseaux sociaux ?

En Australie, la culture est différente. Je pars avec une seule valise car des personnes du centre d’entraînement vont m’héberger puis, par la suite, les choses se mettront en place. Je donnerai quelques nouvelles à ceux que j’aime car mes racines sont très importantes. Je ne suis pas accroc aux réseaux sociaux, je resterai donc plutôt discret.