GAM - Une troisième préparation olympique insolite pour Cyril Tommasone

En octobre dernier, Cyril Tommasone s’est qualifié une troisième fois pour les Jeux olympiques. Dans ce contexte exceptionnel de confinement, le Lyonnais tente de poursuivre sa préparation depuis le sous-sol de la maison familiale.

Comment as-tu appris que les entraînements étaient suspendus et comment as-tu réagi ?

Ce sujet étant important, j'ai évidemment suivi l'actualité, car avant d'être un sportif, je suis un citoyen. Au vu de la situation en Chine puis en Italie, nous savions que le confinement serait la prochaine étape en France puisque le pays était de plus en plus touché. Lorsque le président de la République a fait son deuxième discours lundi dernier, et a évoqué le confinement, je suis allé au gymnase récupérer un cheval d'arçon que j'ai installé chez moi, dans mon sous-sol. Le confinement n'est évidemment pas une bonne nouvelle, puisqu’il signifie pour nous, athlètes en préparation des Jeux olympiques, un changement significatif dans notre préparation. Cette échéance arrive très vite, dans 4 mois maintenant, et il faut malgré tout que nous nous y préparions. 

Tu as la chance d'avoir un cheval d'arçon chez toi. Comment se passe donc tes entraînements, ressemblent-ils à ceux que tu pouvais effectuer au pôle ?

Évidemment, je ne peux pas m’entraîner comme au gymnase, l'objectif est simplement de m'entretenir. Tout est différent, premièrement, je n'ai pas mon entraîneur avec moi qui me guide et me corrige, je suis seul et deuxièmement, je ne peux pas monter à l'équilibre puisque le plafond est trop bas (rire). Cela reste un sous-sol sans fenêtres et donc des conditions précaires, mais cela me permet tout de même de monter sur le cheval et de garder un minimum de sensations. Je pourrais ainsi reprendre plus rapidement, avoir moins de douleurs et donc être performant plus rapidement.

Comment as-tu réagi à l'annulation des étapes de coupe du monde et des championnats d'Europe ?

Nous avions vu que la situation devenait de plus en plus d'inquiétante en France et que le confinement serait certainement mis en place. Nous nous attendions donc à l'annulation de toutes ces compétitions. Évidemment, ces annulations nous handicapent puisqu'elles représentaient des étapes de préparation importantes. En effet, elles nous permettent de répéter nos mouvements, et même, dans mon cas, de présenter mon nouveau mouvement et ainsi d'arriver plus sereinement à cette échéance finale très stressante car pleine d’enjeux. J'espère que les compétitions seront reportées afin de pouvoir y participer, y présenter mon mouvement afin d’être performant aux Jeux.

Comment vois-tu la suite ? 

Aujourd'hui, on ne sait pas si le confinement sera reconduit ni si les Jeux olympiques seront maintenus ou reportés. Ce qui est sûr, c'est que nous devons nous entraîner pour être prêt quelles que soient les décisions prises. J’espère que l’État va mettre en place des initiatives pour permettre aux sportifs en préparation des jeux de s’entraîner et ainsi faire briller la France. Pour l'instant, le Comité International Olympique (CIO) n'a pas l'intention d’annuler ou de reporter les Jeux, mais la situation peut évoluer puisque la plupart des compétitions qualificatives pour les Jeux ont été annulées ou reportées. À mon sens, il faut laisser aux athlètes qui comptaient sur ces compétitions une chance de pouvoir se qualifier aux J.O., car c'est le travail d'une carrière, le rêve de tout athlète. Dans cette optique, je pense que décaler les jeux de quelques mois serait la meilleure option, ce qui nous permettrait également de mieux nous y préparer. J'espère simplement que le CIO ira dans le sens des athlètes.

Quel est ton état d'esprit ?

Comme tous les Français, je pense, j’espère avant tout que l'on va réussir à éradiquer cette épidémie, que le coronavirus arrête de se propager et que l’on trouve un moyen de guérir les gens infectés.