Anne, pourquoi ce souhait de mettre fin à ta carrière en équipe de France ?

Cela fait maintenant près de 14 ans que j’ai débuté la gymnastique dans le club de ma ville de Brumath. Toutes ces années, mon double projet m’a toujours tenu très à cœur. J’ai, après mon baccalauréat commencé mes études supérieures à l’Université Paris-Dauphine, tout en réussissant à concilier études et pratique de la gymnastique. Néanmoins, plus j’avance dans le cursus universitaire, plus il me devient difficile d’être performante dans les deux projets. Pour essayer de valider mon année en cours, j’ai souvent raccourci mes horaires d’entrainement. Et aujourd’hui, après les derniers examens et partiels de l’année, je ne suis pas prête à me présenter au championnat de France samedi aux Ponts-de-Cé.

Ainsi, j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière de gymnaste de haut-niveau en France.

Quels nouveaux défis pour toi à l’avenir ?

Je ne quitte pas pour autant le monde de la gymnastique. Car, pour ma poursuite d’études, ma candidature a été retenue par une université américaine. Et en parallèle, j’intègre leur équipe de gymnastique. Je participerai donc au championnat universitaire américain la saison prochaine.

Quelles sont tes plus beaux souvenirs en équipe de France ?

À un peu plus de 20 ans, je regarde en arrière sur cette déjà longue carrière qui m'a comblée de bonheur. Je ne retiendrai que le positif ! Car j'ai vécu des choses extraordinaires, et ai fait de belles rencontres. Même si je n’ai pas pu progresser comme je l’avais souhaité, parce que parfois freinée par les blessures, la gymnastique m'a appris énormément. C'est une formidable expérience et une réelle école de vie. Je suis très reconnaissante à la Fédération Française de m’avoir donnée la possibilité de représenter mon pays à de nombreuses occasions comme membre de l’Equipe de France : aux JO de Londres, aux JO de Rio comme remplaçante de l’équipe, aux Championnats d’Europe de Birmingham et de Bruxelles, aux Championnats du monde à Glasgow, à de nombreux tournois et stages à travers le monde….

As-tu des personnes que tu souhaites remercier ?

Bien-sur, je tiens à remercier toutes les personnes que j’ai croisées au long de ma carrière en France. Je ne pourrai les nommer toutes ici mais je remercie toutes celles et ceux qui m’ont soutenue et ont beaucoup représenté pour moi.

Tout d’abord, je remercie les présidents, dirigeants, personnels et bénévoles des clubs où j’ai été licenciée : Brumath, Haguenau et Rouen, et des Pôles qui m’ont accueillie Dijon et Saint-Etienne. Un grand merci également à mes deux supers familles d’accueil : Michèle à Dijon et Marie-Paule et sa famille à Saint-Etienne. Merci également à mon sponsor Christian Moreau.

Je souhaite également remercier toutes les filles avec lesquelles je me suis entrainée tout au long de ma carrière, toutes les filles qui ont partagé mes joies, mes peines, mes galères, mes blessures, mes compétitions en équipe, à Brumath, à Haguenau, à Rouen, à Dijon, à St-Etienne et à l’Insep. Sans vous toutes, l’histoire n’aurait pas été la même !

Je tiens à remercier particulièrement tous mes entraineurs, sans qui je n’aurai jamais pu en arriver là. Chacun, individuellement, m’a appris beaucoup techniquement, moralement ou mentalement, et m’a permis de progresser ou reprendre. Mes entraineurs de club : Aude Haushalter, Marie-Laure Bernier, Frank Kistler et Paco Castilla, des Pôles : Dominique Aubry

et Marie-Angéline Colson, de l’Insep : Éric et Cécile Demay, Éric et Monique Hagard, Nellu, Jian Fu et Hong.

Et pour finir, je remercie la Fédération Française de Gymnastique pour son accompagnement et son soutien : les présidents Messieurs Jacques Rey et James Blateau, les DTN, Daniel Goury, et Corinne Callon, les entraineurs nationaux Marcel Hermitte, et Véronique Legras, tout le personnel de la fédération, les chorégraphes, les juges, le personnel de l’Insep, et un clin d’œil particulier pour Franck Legras, Stéphanie Nguyen, Clément Bouchonnet et Cyril Godard, qui m’ont « supportée » pendant toutes ces années.