GR - Chloé Sivadier passe de l’autre côté du praticable

Membre de l’Ensemble France depuis 2017, Chloé Sivadier passe de l’autre côté du praticable et met un terme à sa carrière de gymnaste. À l’image d’Iliona Prioux et d’Astrid Rabette, elle va dorénavant se concentrer sur sa formation pour devenir entraîneur de gymnastique rythmique.

Pourquoi mets-tu fin à ta carrière ?

Au retour du confinement en 2020, j’ai eu des douleurs au genou. Au début, on pensait que ce n’était pas grave. Les premiers examens n’ont rien montré, mais à un mois des championnats d’Europe, c’était devenu trop douloureux. En plus, je savais que je ne pourrais pas participer aux championnats d’Europe avec les filles, dont certaines avaient décidé d’arrêter, donc c’était également compliqué psychologiquement. J’ai donc revu les médecins et j’ai passé des examens plus poussés. Finalement, j’ai dû me faire opérer en octobre 2020. Je me suis arrêtée pendant 8 mois. Cette période a été très compliquée parce que je voyais les anciennes partir sans que je ne puisse faire les dernières compétitions avec elles. Mais quand le nouveau groupe s’est formé, j’ai tenté ma chance pour essayer d’aller le plus loin possible et ne rien regretter. Les entraîneurs m’ont acceptée. Je me suis dit « chouette » un nouveau projet. L’intégration s’est très bien passée, aussi bien avec les filles que les entraîneurs. J’ai fait un très bon retour, mais je n’avais pas encore pu reprendre les chocs sur les genoux et je ne pouvais donc pas passer avec les titulaires. Comme les entraîneurs doivent construire rapidement le nouvel Ensemble Paris 2024 et veulent intégrer de nouvelles gymnastes elles ont préféré m’annoncer qu’elles ne pouvaient plus me garder dans le groupe, mais reconnaissent mon engagement et mes qualités physiques.

Comment tu vis cette nouvelle ?

C’est très difficile parce que la gymnastique, c’est toute ma vie. J’ai commencé très jeune, à 2 ans et demi dans le club de ma mère où elle m’a formée. Ça fait 18 ans que je pratique la gymnastique et 8 à haut-niveau. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour ma passion. J’ai quitté mes parents à la Rochelle pour partir au Pôle d’Orléans. Donc, forcément, c’est une décision un peu dure à diriger, mais j’ai tout tenté, j’ai donné le maximum.

Quels sont tes projets ?

En 2019, j’ai eu mon bac STMG. Depuis, je passe un DEJEPS comme Iliona et Astrid. Donc mon but c’est de l’obtenir en octobre. Puis je vais commencer à entraîner. J’ai toujours voulu partager ma passion comme ma mère. J’ai aussi envie de réaliser des projets dans le milieu artistique, entrer au Cirque du Soleil ou dans un cabaret par exemple. J’aime beaucoup le show. Je souhaite aussi faire découvrir au maximum ma discipline. J’avais commenté pour la télé les championnats du monde 2019, c’est une expérience que j’aimerais bien revivre pour partager ma passion.

Que retiendras-tu de ta carrière de gymnaste ?

La gymnastique a été une école de la vie, ça m’a fait grandir plus vite que la plupart autres enfants. J’ai vécu beaucoup de choses incroyables. Je retiendrai particulièrement les championnats du monde 2018 où les sensations étaient incroyables. J’ai dû remplacer Eloïse, qui s’était fait une commotion, deux semaines avant la compétition un peu en catastrophe, alors que cela ne faisait qu’un an que j’étais dans l’équipe. C’était à la fois stressant, hyper motivant et excitant. Cette compétition nous a vraiment soudées. Je garde un bon souvenir de chaque compétition, mais celle-là m’a particulièrement marquée.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?

De la réussite et de l’épanouissement. J’espère réussir tous mes projets et faire partager encore ma passion pendant longtemps.

Je remercie mes parents, le pôle d’Orléans, mon club, mes familles d’accueil, les filles du pôle à Orléans et à l’INSEP, mes entraîneurs au pôle d’Orléans Isabelle André et Snejana Mladenova, le staff de l’INSEP et mes entraîneurs en Ensemble, Géraldine Miche, Anna Baranova, Sara Bayon et Gregory Milan, un grand chorégraphe, qui a toujours été là et qui est devenu un ami aujourd’hui. Je remercie aussi la Fédération.