GAM/GAF - CM 2021 - Les enjeux et les ambitions

Dans un peu moins d'une semaine l'équipe de France de gymnastique artistique partira à Kitakyushu (JPN) afin de participer au championnat du monde 2021. Kevinn Rabaud, directeur technique national, Véronique Legras-Snoeck, directrice du haut-niveau de la gymnastique artistique féminine et Laurent Barbieri, directeur du haut-niveau de la gymnastique artistique masculine, évoquent les stratégies, les enjeux et les ambitions de ce championnat.

KEVINN RABAUD DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL

Comment se positionne ce championnat du monde dans le parcours des équipes de France ?
Ce championnat est un peu particulier puisque c’est un championnat individuel alors que nous souhaitions introduire très tôt, dans ce nouveau cycle, une très forte dynamique d’équipe. Les conditions n’étant pas réunies pour présenter un effectif fort et massif chez les masculins, nous avons choisi de sélectionner uniquement les potentiels médaillables. Nous créerons rapidement d’autres occasions pour lancer le projet d’équipe. Chez les filles, nous avons fait le choix de privilégier les généralistes solides et les spécialistes. Nous respectons ainsi notre stratégie lancée pour 2024.
Quels sont les enjeux et les objectifs de ce championnat du monde ?
Les objectifs sont différents chez les féminines et les masculins. Pour Cyril, il s’agit d’aller chercher un résultat et potentiellement une médaille sur ce championnat. Le but est qu’il termine ici un cycle et en débute un nouveau sur un bon résultat. Pour les jeunes filles qui se projettent vers 2024, il s’agit principalement de débuter ce projet, avec pour Coline Devillard l’objectif en plus de confirmer son potentiel au saut.
Ce championnat marque donc le début du cycle ?
Le cycle est déjà lancé. La stratégie globale est posée dès à présent. Le projet olympique 2024 est validé. Il faut maintenant finaliser notre réorganisation.
Qu’allez-vous observer lors de ce championnat du monde ? Nous allons opérer une veille du niveau international. Il est important d’évaluer le niveau des concurrents afin de voir quel chemin il nous reste à parcourir et surveiller les nations montantes. Pour le secteur masculin, Vitaly Marinitch sera sur place pour opérer cette veille afin de fixer le bon niveau d’exigence dès novembre. Chez les filles, Martine George aura également cette mission.

VÉRONIQUE LEGRAS-SNOECK, DIRECTRICE DU HAUT NIVEAU GAF

En quoi ce championnat du monde est particulier ?
Ce championnat est surtout différent parce qu’il est individuel et qu’il ne fait pas partie du parcours de qualification olympique, mais ce Mondial reste une compétition importante.
Comment avez-vous adapté la sélection des participantes ?
Comme pour chaque compétition, nous avons défini des modalités de sélection : les titulaires et les remplaçantes des Jeux de Tokyo étaient prioritaires. Un test a été organisé le 4 septembre à l’INSEP. Cependant, la préparation et la participation aux Jeux olympiques sont très éprouvantes donc certaines filles ont besoin de repos physique et mental. Comme ce championnat ne fait pas partie du parcours de qualification olympique, on ne veut pas prendre de risques et nous avons privilégié la récupération physique, technique et mentale. C’est pourquoi les plus anciennes, Marine Boyer et Mélanie De Jesus Dos Santos, qui se sont inscrites dans le parcours Paris 2024, ne participeront pas à ces championnats du monde, afin de souffler et de mieux repartir en vue de 2024. Depuis 2012, nous essayons de faire en sorte que les gymnastes ne fassent plus qu’une seule olympiade, mais qu’elles durent sur le circuit. C’est d’ailleurs une tendance mondiale au vu de la moyenne d’âge sur ces derniers Jeux. Cela demande donc une planification différente. De plus, Mélanie  participe à la tournée de Simone Biles aux États-Unis d’Amérique. C’est également le choix que l’on a fait avec Aline Friess au vu de la récupération de son genou. Ce n’était pas utile de la remettre sur le parcours compétitif trop vite. Nous prenons le temps en vue de 2024 et des championnats d’Europe et du monde 2022. Pour Carolann Héduit, qui a fait de bons Jeux et qui doit viser de performer en 2024, ces championnats rentrent dans son processus de préparation pour Paris. Célia Serber était remplaçante lors des Jeux et a donc naturellement gagné sa place. Coline Devillard était également remplaçante lors des Jeux. Elle est également une spécialiste au saut, donc ce championnat du monde individuel et par spécialité est évidemment une compétition pour elle. Lorette Charpy revient très bien mais le staff médical a souhaité ne prendre aucun risque pour ces championnats du monde nonqualificatifs et plutôt préparer les championnats 2022 qui eux le seront. Les autres gymnastes n’ont pas rempli les minimas lors du test, mais la progression de plus jeune est encourageante.
Quels sont les objectifs ?
L’objectif principal est la continuité de la préparation des Jeux de Paris 2024 que l’on a déjà débuté avant même Tokyo 2020. Nous souhaitons également que Coline Devillard obtienne une finale et une médaille au saut. Ensuite toute autre finale sera bonne à prendre notamment sur le concours général.
Quelles sont les échéances avant ces championnats du monde ?
Il n’y aura ni stage, ni compétitions, simplement un regroupement à l’INSEP 2 jours avant le départ. En revanche, je me déplace pour contrôler la préparation des filles avec un test officiel le 27 septembre pour Carolann à Avoine et un autre le 30 septembre à l’INSEP pour Coline et Célia.

LAURENT BARBIERI, DIRECTEUR DU HAUT NIVEAU GAM

Quel a été le processus de sélection ?
Nous avons mis en place deux tests à Montceau-les-Mines miseptembre avec des minimas basés sur le niveau mondial à réaliser pour se sélectionner. 16 gymnastes étaient convoqués sur le premier afin d’évaluer l’ensemble des gymnastes et ainsi de permettre à Vitaly Marinitch, le nouvel entraîneur national, d’observer le collectif. Lors du second test, nous souhaitions restreindre le groupe à 12 gymnastes afin d’avoir 6 gymnastes
différents aux championnats du monde et au match GBR/FRA. Finalement, 11 gymnastes ont été convoqués suite au premier test. Les résultats de ces deux tests nous ont permis de procéder à la sélection.
Pour quelles raisons Cyril Tommasone est le seul retenu ?
Dans un premier temps, j’ai exposé à la CNS le souhait de profiter de toutes les compétitions et actions de l’équipe de France pour que Vitaly puisse prendre en main les gymnastes au plus vite. Je pensais donc sélectionner un maximum de gym pour les championnats du monde avec tout de même une réserve puisque les gymnastes n’avaient pas obtenu les minimas lors des tests. Cependant, des réserves médicales et administratives n’ont pas permis de sélectionner les 6 gymnastes initialement prévus. Nous souhaitons débuter le cycle avec un collectif disponible, et ce, dès janvier 2022 lors du premier regroupement afin que Vitaly puisse mettre en place son processus de préparation pour Paris 2024. Donc même si les blessures ne sont pas graves, nous ne souhaitons prendre aucun risque. De plus, l’objectif sur un championnat du monde est de performer et non simplement de participer, car nous sommes observés et analysés. Ce n’est donc pas sur ce type d’événement que les jeunes gymnastes doivent prendre de l’expérience, mais plutôt sur des matchs ou des étapes de coupe du monde. Or, aujourd’hui nous avons un seul gymnaste en capacité de remporter une médaille mondiale : Cyril Tommasone qui a confirmé son potentiel lors des tests avec un nouveau mouvement. Samir a également ce potentiel, mais il n’est pas encore revenu de sa blessure contractée aux Jeux donc il ne pourra donc pas être présent lors de cette échéance.
Quelles sont les échéances avant ces championnats du monde ?
Comme Cyril est le seul gymnaste qualifié, il est dans une préparation individuelle dans son pôle à Lyon, tout en essayant de reproduire les conditions qu’il aura sur place.

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