GAF - Claire Pontlevoy annonce la fin de sa carrière

Elle avait participé à la qualification olympique de l’équipe de France de gymnastique artistique féminine lors des championnats du monde de Stuttgart en 2019, Claire Pontlevoy, finaliste des championnats d’Europe junior en 2018, met un terme à sa carrière. Elle restera à l'INSEP jusqu'à la fin de la saison pour poursuivre son parcours scolaire soutenue par la FFGym. Elle revient sur cette décision et ses années au sein du collectif France.

Comment et pourquoi as-tu décidé de mettre fin à ta carrière ?

Depuis quelques années, j’ai connu des blessures à répétition. Début septembre, je me suis tordue la cheville en marchant, c'était un peu la goutte d’eau de trop. J'avais le choix entre continuer ma carrière continuellement strappée et me faire opérer, mais avec un risque de ne pas pouvoir poursuivre ma carrière de haut-niveau. J’ai eu une réunion avec la direction technique et ils m'ont expliqué que dans les deux cas, c’était compliqué et m’ont conseillé de me faire opérer, ce que j’ai fait le 3 novembre. Aujourd’hui, je suis en rééducation jusqu'en mars, mais je ne vais plus à la gym. Cependant, je reste à l’INSEP jusqu’en juin pour terminer mon année scolaire.

Quel est ton projet professionnel ?

Je suis en 2e année STAPS option APA. J’aimerais finir ma licence dans un premier temps pour ensuite travailler auprès des enfants en situation de handicap. J’aime leur contact et aider les autres. Ma maman travaille dans l’aide à la personne et mon papa était pompier professionnel, aujourd’hui ils sont famille d’accueil donc j’ai toujours évolué dans cet état d’esprit. Même si je dirais que ce n’est pas pour cette raison que j’ai choisi cette voie professionnelle, je pense qu'inconsciemment cela a pu jouer.

Comment te sens-tu à l’idée d’arrêter la gymnastique ?

C’est compliqué, mais je sais que ce n’est pas une fin en soi. J’essaie de garder le positif. Même si je ne vais plus à la salle, je vois encore les filles avec qui je me suis tout de suite bien entendu lors de mon arrivée à l’INSEP.

Vas-tu continuer à suivre la gym ?

Pour le moment, je n’en ressens ai pas l’envie et le besoin, mais peut-être un jour. En revanche, je continuerai à être présente auprès de mon club pour le Top  12 et à voir les filles.

Peux-tu nous rappeler ton parcours ?

J'ai commencé la gym en 2006 à l’âge de 2 ans et demi. J'ai commencé en baby gym dans le club de chez moi l’Alerte Saint-Georges-sur-Cher. Au fur et à mesure, j'ai augmenté mes heures d'entraînement et en 2013, j'ai voulu faire plus de gym et donc j'ai changé de club pour celui de Joué-lès-Tours. J'y suis restée jusqu'en 2015 et j'ai beaucoup progressé. J’avais envie d’encore plus et à l'époque ma gymnaste préférée, c'était Youna Dufournet, je me suis donc renseignée auprès d’Avoine pour intégrer le club. C’est comme ça que j’y ai fait ma rentrée en août 2015, à presque 12 ans. Les premières semaines ont été compliquées parce que j'étais loin de chez moi, j'étais en famille d'accueil et le rythme était plus soutenu, mais je me suis accrochée et ça a fonctionné. J'ai eu mes premières sélections en équipe de France, mes premières médailles et ma carrière a décollé.

Peux-tu revenir sur le meilleur moment de ta carrière ?

Il y en a plusieurs. Je pense que l'un des meilleurs moments de ma carrière, c’est ma première sélection en équipe de France. C'était en juin 2017 pour un tournoi à Gand en Belgique. Je faisais de la gym de haut-niveau depuis quelques mois seulement et j’étais invité sur le stage de préparation à l'INSEP, mais je devais être 2e remplaçante. J'étais surtout là pour prendre de l'expérience mais Alisson Lapp et Morgane Osyssek se sont blessées et je me suis retrouvée titulaire pour ce tournoi junior. C’est un super souvenir parce que c'était mon premier match international et ma première sélection nationale. Le deuxième meilleur moment de ma carrière restera les championnats d'Europe junior parce que c'était la première fois que je participais à une compétition majeure contre les meilleurs gymnastes européenne de mon âge. On était toutes super contentes et impressionnées de participer à cette compétition.

Que retiendras-tu de tes années de gymnastique hormis ce très beau moment ?

Je retiens surtout ce qu'elles m'ont apporté : la persévérance, le mental et le travail. Il n'y a pas que des bons souvenirs, mais j'essaie de garder seulement les meilleurs, car mine de rien, j'ai eu une belle carrière.

Un conseil aux petites filles qui voudraient suivre ton chemin ?

Je leur dirais qu'il faut toujours croire en ses rêves et qu’il faut savoir s'écouter.

Quelles sont les personnes que tu souhaites remercier ?

Je tiens à remercier ma famille qui a toujours été présente, depuis le début, et même si cela n'a pas toujours été simple. Je pense qu'elle a été ma plus grande force. Je tiens également à remercier toutes les personnes qui m'ont soutenue depuis le début et notamment mes entraîneurs, dont Tatiana, mes entraîneurs de l'INSEP, le staff de l'INSEP et en particulier Marc et Gina Chirilcenco, car c'est grâce à eux que j'ai pu faire de la gymnastique de haut niveau.