Virginie Ambrosino

Virginie Ambrosino, 31 ans, emmène toutes les semaines sa fille au cours de Baby Gym de Tremblay Athlétique Club (Seine-Saint-Denis). Préparatrice de commandes, elle a vu son temps de travail considérablement augmenter, notamment dû aux arrêts maladie nombreux de ses collègues. Des circonstances difficiles :

« partir travailler dans ces conditions ne nous enchante vraiment pas. Se lever avec la boule au ventre en se demandant si on n’attrapera pas ce virus, et si c’était le cas, j’essayerai de ne pas le transmettre à mes enfants ou mon mari… »

Une fois rentrée à la maison, Virginie évoque le manque de contact avec la famille ou les amis : « heureusement qu’internet existe. »

Elle ne laisse rien au hasard pour éviter que le virus s’invite chez elle :

« étant déjà assez maniaque d’habitude, je suis devenue pire, je le vois d’ailleurs sur mes mains avec le gel hydro-alcoolique, les gants... Avec le travail, il n’y a plus de contact physique avec mes enfants et mon mari. Je peux être porteuse saine, donc je fais encore plus attention. C’est dur mais c’est un mal pour un bien. Mon mari travaille aussi. Je pense que l’on devient tous un peu paranos avec ce Covid-19. »

L’absence d’activités en famille commence également à se faire sentir :

« les sorties manquent au quotidien. Ma fille me réclame souvent quand est-ce que la gym reprend, je ne peux malheureusement pas lui donner de réponse. Nous avons la chance d’avoir un jardin, les enfants peuvent en profiter. »

Virginie profite également de ce témoignage pour tirer la sonnette d’alarme :

« je vois encore beaucoup trop de gens égoïstes qui prennent cette histoire à la légère. Ils sortent en famille, invitent des amis chez eux sans penser à tout ce qui pourrait se passer par la suite. J’ai 3 amies qui travaillent en réanimation et ce qui se passe là-bas n’est pas beau à voir. Nous avons des proches qui ont contracté ce virus, on s’inquiète surtout quand certains sont intubés… On vit donc au jour le jour avec cette peur au ventre, tout en gardant bon espoir.  Je suis convaincue qu’on vaincra ce virus, mais il faut pour ça que tout le monde y mettent du sien ! »

Elle termine avec ces mots pleins d’espoir :

« C’est un cauchemar pour certains, une épreuve pour d’autres. C’est un avertissement que la nature nous envoie, alors soyons tous solidaires, les uns envers les autres en respectant ce confinement au maximum. Si on met tous un soupçon de tolérance à cette situation, on en viendra à bout. Gardez espoir, restez forts. Je préfèrerais être chez moi en sécurité avec mes enfants que de partir travailler avec la boule au ventre. Pour vos proches, nous, travailleurs, nous avons besoin que vous, les confinés, respectiez tout cela. »