GAM/GAF - L’équipe de France renonce à participer à l'Euro en Turquie

En raison de la situation sanitaire internationale liée à la crise de la Covid-19 et des tensions géopolitiques actuelles entre la France et la Turquie, la Fédération française de gymnastique renonce à participer aux prochains championnats d'Europe de gymnastique artistique qui se dérouleront à Mersin en Turquie du 9 au 20 décembre.

James Blateau, Président : "Confrontés à la situation sanitaire actuelle et face aux risques liés au contexte politique entre la France et la Turquie, après consultation du ministère des sports et des affaires étrangères,  la commission nationale de sélection a pris la décision d’annuler notre participation aux championnats d’Europe organisés à Mersin. J’imagine et je partage la tristesse des gymnastes et des entraîneurs qui souhaitaient faire briller la gymnastique française sur cette compétition. Mais dans la mesure où nous ne sommes pas en mesure de garantir totalement la sécurité de la délégation française, il a nous a semblé plus responsable de renoncer. Une fois la déception passée, je sais que Kevinn Rabaud, le DTN de la Fédération, et ses directeurs du haut niveau (Véronique Legras et Laurent Barbieri), vont rapidement rebondir et remobiliser nos gymnastes autour de nouveaux rendez-vous cette saison en direction des JO de Tokyo"

Kevinn Rabaud, DTN : "Les tensions diplomatiques actuelles font que la sécurité de notre délégation ne peut pas être garantie. Dans ces conditions, il est impensable de prendre le moindre risque quant au déplacement d’une délégation, fût-ce sur une compétition majeure pour laquelle nous étions parfaitement prêts. Nous avions évidemment connaissance de ces tensions qui s’ajoutaient à la crise sanitaire mais nous attendions de la part du ministère des affaires étrangères et du ministère en charge des sports, des éléments objectifs pour nous permettre d’arrêter définitivement notre décision.
Il y a plusieurs conséquences car les championnats d’Europe étaient une étape identifiée comme la première marche dans la préparation des Jeux olympiques. Leur annulation perturbe le calendrier de la préparation et nous devons réfléchir urgemment à la mise en œuvre d’un temps fort pour nos collectifs durant le mois de décembre.
Même si je suis conscient de la déception de nos gymnastes suite à cette annulation, ce rendez-vous nous permettra de maintenir la qualité de la préparation, de poursuivre la progression enregistrée lors des tests, de maintenir la motivation et de donner du sens à l’entraînement quotidien des gymnastes.
Nous allons beaucoup échanger avec les dirigeants, les entraîneurs et les gymnastes durant les prochains jours pour rebondir au mieux et se projeter pour l’avenir."

Véronique Legras-Snoeck, DHN GAF : "Cette décision était difficile à prendre parce que depuis le début, nous avions tenu le cap avec Kevinn Rabaud. Nous avons toujours pensé et nous pensons toujours que le championnat d‘Europe est une compétition importante d’autant plus qu’elle réunit les seniors et les juniors, et ce, même s’il n’y avait pas d’enjeux de qualifications olympiques. Cette compétition nous semblait importante pour la préparation des Jeux de Tokyo et également ceux de Paris puisque les juniors étaient concernés. Nous avons donc tout mis en œuvre pour pouvoir y participer, cependant nous avons cumulé différents problèmes. Le coronavirus qui, comme nous a indiqué le médecin fédéral, ne sera pas plus virulent en Turquie qu’en France, mais les conditions de quarantaine et de responsabilité rendent les choses complexes et ont donc pesé dans la balance. S’ajoutent à ça les problèmes politiques. Compte tenu de ces éléments, le choix de la non-participation s’impose à nous même si nous étions prêts, comme l’ont démontré les tests de sélections, même s’il y a eu des erreurs liées au stress du retour à la compétition et aux importantes nouveautés. On est évidemment déçu. Aujourd’hui l’important est de garder cette émulation créer par la préparation de cette échéance. C’est ce sur quoi nous travaillons actuellement. Nous avons déjà des idées que nous devons approfondir afin de les mettre en place prochainement."

Laurent Barbieri, DHN GAM : "C'est un coup dur mais, nous étions obligés de s’adapter même si on subit des contraintes extérieures au projet de performance. Aujourd’hui, globalement il y a des conditions sécurité, sanitaire et organisationnelle, qui ne sont pas suffisantes, donc nous acceptons évidement cette décision, même si c’est un peu la mort dans l’âme que nous renonçons aux championnats d’Europe. D’autant plus que nous avions démontré grâce au test organisé cette semaine que nous pouvions présenter une équipe solide. Le secteur masculin a gardé le cap. Depuis les championnats du monde 2020, l’équipe de France senior a augmenté son total de 3 points. Ce qui est rassurant et donne de l’espoir, c’est que l’équipe junior avait augmenté son potentiel de 8 points, ce qui laissait envisager de pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Le travail a été fait par les coachs et les gymnastes qui, dans l’adversité, ont accepté de répondre au programme national complexe à mettre en place surtout dans les conditions actuelles. Il y a eu un vrai engagement de la part du collectif. J’ai le sentiment que l’équipe se reconstruit et pas seulement au niveau des athlètes, au niveau de l’encadrement également et de la confiance envers la fédération et le projet mis en place par la direction technique. Nous devons penser à un plan B pour pallier à cette non-participation afin de revaloriser le travail des gymnastes, mais je sais pouvoir compter sur la fédération pour proposer de belles initiatives. Ces performances récentes nous les devons aux gymnastes, aux entraîneurs, à la direction technique nationale, à la fédération mais aussi aux encouragements des licenciés. Plus les licenciés seront derrière les athlètes, plus ils seront bon."

Samir Ait Said, membre de l'équipe de France GAM : "Cela m’ennuie de ne pas disputer les championnats d’Europe car c’est une compétition majeure. On se défonce à l’entraînement pour vivre ce type d’événements. J’avais déjà été surpris du changement entre Baku et Mersin. Je comprends la décision de la fédération car cela ne vaut pas le coup de prendre des risques. Il faut rappeler que notre principal objectif demeure les Jeux olympiques. J’ai actuellement un très bon rythme de travail avec notamment de la course en côte. J’ai pris le rythme pour me préparer pour les Europe. C’est dommage de ne pas participer aux championnats d’Europe mais il faut regarder le positif."

Loris Frasca, membre de l'équipe de France GAM : "Je suis un peu triste car c’était notre seule compétition de l’année. À cause du contexte sanitaire et géopolitique, c’est contraignant. Sur cette compétition, il y avait une opportunité de réaliser quelque chose par équipe et même en individuel, il y avait de place. Je comprends totalement la décision à laquelle je m’attendais depuis un petit moment. L’avenir est un peu flou, c’est compliqué."

Cyril Tommasone, membre de l’équipe de France de gymnastique artistique masculine : "Nous avions un espoir assez mince de participer à ces championnats d’Europe. Nous étions dans le doute jusqu’ici, maintenant nous sommes fixés. C’est une déception bien évidemment puisque depuis cet été nous essayons de nous préparer au mieux pour cette échéance jusqu’à, pour ma part, renoncer à des vacances. Cette annonce met donc un coup au moral, mais c’est une décision logique dans le contexte actuel. Je pense qu’il est difficilement envisageable d’envoyer une équipe de France en Turquie en ce moment. Maintenant, nous devons nous préparer pour la suite, trouver d’autres motivations, d’autres objectifs, en espérant que la direction technique nationale réussisse à mettre en place « une compétition de remplacement » en décembre."

Lorette Charpy, membre de l’équipe de France de gymnastique artistique féminine : « Je suis déçue, mais je m’attendais à cette décision même si c’est toujours difficile d’entendre officiellement que la France n’ira pas aux championnats d’Europe. Les déceptions se sont enchaîné, d’abord l’annulation à Paris qui nous tenait à cœur, puis le report à Bakou, le report en Turquie et maintenant notre non-participation. Et même si participer à un championnat d’Europe reste une expérience incroyable, avec le peu de nation participante, ça ne valait sûrement pas le coup de prendre des risques. Je vais prendre le temps de maîtriser encore mieux les nouveautés que j’ai présentées pendant la revue d’effectif. »

Léo Saladino, membre du collectif France junior de gymnastique artistique masculine : "Je m'attendais un peu à cette décision, avec le coronavirus et les tensions avec la Turquie. Je suis forcément un peu déçu de ne pas disputer les championnats d'Europe puisque c'était notre seule compétition de l'année. En plus des objectifs par équipe, on s'était aussi fixé des objectifs individuels avec Rodolphe [Bouché]. Je travaillais notamment deux sauts, car je visais une médaille à cet agrès. J'ai beaucoup travaillé, mais tant pis, ça sera pour une prochaine fois. Et même si ça met un coup au moral, je comprends cette décision." 

Kaylia Nemour, membre du collectif France junior de gymnastique artistique féminine : " Je suis triste de ne pas pouvoir participer aux championnats d'Europe juniors parce que j'ai beaucoup travaillé pour cet objectif. Ma tristesse est d'autant plus grande qu'après l'annonce en mars du report et pas de l'annulation de la compétition, j'avais encore l'espoir de pouvoir y participer. Même si je gardais espoir, je m'attendais un peu à cette décision que je comprends parfaitement. Je suis heureuse d'avoir pu participer à la revue d'effectif, maintenant, je vais me préparer pour le Top 12, les championnats de France Elite voire des tournois internationaux si certains peuvent avoir lieu."

Déclarations des gymnastes à suivre