GR - Danaé Collard et Hélène Deconninck, ensemble du début à la fin de leur carrière

Après un dernier championnat d’Europe en novembre 2020, Danaé Collard et Hélène Deconninck, ont décidé de mettre un terme à leur carrière, à l’image de leur coéquipière Elisabeth Rachid il y a quelques semaines. Ces deux gymnastes, qui ont résolument eu un parcours gymnique similaire, ont décidé de se consacrer à leurs études et leurs beaux projets professionnels.

Hélène Deconninck et Danaé Collard, membre de l’Ensemble France de gymnastique rythmique depuis le début du cycle olympique, ont en effet décidé de mettre un terme à leur carrière. Depuis leurs débuts au club GR de Sucy-en-Brie, les deux gymnastes ne se sont jamais quittées, entrant quelques années plus tard en même temps au pôle d’Evry puis à l’INSEP et dans l’Ensemble France. Ces étapes clés ont d’ailleurs marqué leurs esprits. « Mon entrée au pôle d’Evry a été un premier gros changement pour moi et ma famille. Ensuite, j’ai eu la chance de participer aux championnats d’Europe individuel junior en 2016, c’est un très bon souvenir. Et j’ai adoré travailler en équipe et entrer à l’INSEP. On s’est tout de suite très bien entendues. On était toutes différentes et c’était notre force » explique Danaé. Un souvenir précis ne cesse de faire l’unanimité au sein de l’Ensemble ; les championnats du monde 2018 où les Françaises avaient réussi l’exploit de se classer 8e mondiales au général et 6e aux cerceaux. Danaé se souvient : « on a réalisé une belle perf, tout le monde était fier, nous encourageait, c’était super ! » Cette compétition a aussi beaucoup marqué Hélène, qui retient également l’ambiance et le soutien que le groupe a reçu lors de ces compétitions et démonstration en France. « Ce sont de beaux moments, parce qu’on se rend compte de tout le soutien que l’on peut recevoir, surtout à Thiais où on rentre dans une salle toute noire et on entend tous les cris sans savoir d’où ça vient, c’est vraiment une sensation géniale. Ça nous pousse, on a envie de faire rêver le public » ajoute Hélène.

Après avoir vécu d’aussi beaux moments, le temps est venu pour les deux coéquipières de toujours de quitter les plateaux de compétitions, une décision qu’elles mûrissent depuis plusieurs mois. « Ce n’est pas une décision que j’ai prise à la légère, ça fait un moment que j’y réfléchi. Je voulais arrêter après les Jeux de Tokyo 2020, mais avec leur report et le coronavirus on est trop dans le flou et cela me perturbe beaucoup, donc j’ai décidé d’arrêter après les championnats d’Europe 2020. Je pense que mon moment est venu, que je suis parvenue à l’apogée de ma carrière, et puis j’ai envie d’avancer dans mes études » expose Hélène. Pour Danaé, ces éléments ajoutés à quelques-uns supplémentaires l’ont également conduit à prendre la même décision. « J’arrête pour plusieurs raisons, la première ce sont mes petits problèmes physiques, comme par exemple mes douleurs récentes à la hanche qui auraient nécessité un long temps d’arrêt pour pouvoir reprendre correctement. Il y a certains mouvements que je ne pouvais plus forcément faire et mes coachs, avec lesquelles je travaille depuis plus de 8 ans, ont appris à composer avec, donc l’arrivée des nouvelles coachs est un gros changement. J’aurais pu finir la saison sportive mais elle est tellement incertaine que je préfère me consacrer à mes études. J’aimerais rentrer dans une classe de prépa PCSI (physique, chimie et sciences de l'ingénieur), puis passer le concours cadet d’Air France pour devenir pilote de ligne. » éclaire Danaé. Les deux jeunes femmes vont donc dorénavant se consacrer à leurs études pour parvenir à réaliser leur rêve professionnel. « Nos parents nous ont toujours poussées à être les meilleurs dans notre double projet. Ils nous ont toujours soutenu dans le sport, mais aussi dans nos études pour que l’on puisse exercer un métier que l’on aime. Avec Danaé pendant l’année 2019, on a travaillé avec Gwendoline Plisson, responsable de la reconversion à l’INSEP, grâce à qui j’ai trouvé ma voie. Aujourd’hui, je suis en première année de licence STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). J’aimerais ensuite entrer en école de kiné à Saint-Maurice et j’espère, du plus profond de mon cœur, travailler avec les sportifs de haut niveau, et en particulier avec les gymnastes de l’équipe de France de GR ; prendre la place de Martin [Vanderkam] » sourit Hélène. « J’ai partagé beaucoup de moments avec lui et j’aimerais avoir le même lien avec mes patients. C’est à son contact et celui de tous les kinés qui m’ont suivie, Alice, Anne-Sophie, etc que j’ai eu l’envie de faire ça. » poursuit-elle. C’est également un moyen de garder un pied dans la discipline qu’elle pratique depuis une quinzaine d’année. « Depuis la rentrée 2019, je suis également bénévole dans mon club, j’aide à entraîner le samedi et j’aimerais continuer, car j’aime ça et c’est important de partager son expérience et son savoir. J’aimerais bien faire une formation en parallèle de mes études pour devenir entraîneur. »  De son côté Danaé est également ouverte à la possibilité d’encadrer de jeunes gymnastes dans le futur. « J’aimerais, pourquoi pas, aider à entraîner dans mon club à l’avenir, mais de toute façon, je garderai le contact avec l’équipe, mes amies et les gens du milieu donc j’aurai toujours un lien avec la GR. » énonce Danaé.

Après quinze années gymniques passées côte à côte, Danaé et Hélène terminent donc leur carrière respective ensemble avec ce dernier championnat d’Europe 2020. « C’était important pour nous d’y participer, ça marque réellement la fin de notre carrière. Je pense que j’aurais regretté de terminer sur des entraînements sans objectif précis. J’aurais eu du mal à réaliser que ma carrière était terminée. Et même si cette décision est la mienne, ça va être un gros changement, la gymnastique rythmique va me manquer, parce qu’on vit des sensations qu’on ne retrouve pas ailleurs. » avoue Danaé. Et pour toutes ces sensations et ces beaux moments partagés, les deux gymnastes tiennent à remercier leurs entraîneurs du club de Sucy, leurs entraîneurs de pôle, ceux de l’INSEP, Géraldine Miche qui les a suivi pendant 8 ans d’Evry à l’INSEP, Gregory Milan, leur professeur de danse qui a également été un soutien moral durant leur année dans l’Ensemble, Océane Charoy, qui leur a transmis son expérience durant les 3 derniers mois, mais bien évidemment aussi toutes les filles de l’Ensemble avec qui elles ont partagé de très beaux moments. Elles tiennent également à remercier tout le staff qui les ont entourées, les kinés, les médecins, les équipes de l’INSEP, leur coach mental, leurs coachs de préparation physique, sans oublier leurs parents, leurs familles, leurs amies, leur entourage et les fans qui les ont soutenues pendant toutes ces années.