Championnats d'Europe GR : Kséniya Moustafaeva en lice 9 mois après Rio

Elle est de retour. Neuf mois après avoir arpenté les praticables brésiliens, qu’elle avait quittés sur une 10ème place en finale, Kséniya Moustafaeva (INSEP /SM Bourges) renoue avec une compétition majeure. Ce sera Budapest, capitale hongroise qui devient également cette semaine celle de la Gymnastique Rythmique européenne. Pour la Française, il s’agit avant tout d’une remise en route, sur un nouveau cycle olympique. Quatre ans après son premier Championnat d’Europe, Kséniya arbore de nouvelles ambitions et les évoque avec nous.

Moins d’un an après les Jeux Olympiques, Budapest marque ton retour dans une compétition majeure. Comment te sens-tu ?

La saison a commencé assez difficilement. J’ai été blessée. Le nouveau code de pointage, en vigueur depuis cette année, n’est pas simple non plus. Les Championnats d’Europe vont me permettre de me tester et de voir comment j’ai évolué depuis Rio. Je ne me mets pas de pression majeure, car il s’agit de ma première grosse compétition cette année. Je vais faire de mon mieux et travailler comme je sais le faire. On verra quel en sera le résultat.

Revenons sur ton début de saison, marqué par cette blessure et l’entrée en vigueur du nouveau code de pointage. Comment as-tu travaillé ?

J’ai essayé de rattraper au maximum le retard que j’ai pris à cause de cette blessure. C’était évidemment difficile au début, mais c’est beaucoup mieux à présent. Le nouveau code nous a imposé de nombreux changements. Il met l’accent désormais sur le travail à l’engin. Si une gymnaste n’est pas bonne à l’engin, cela risque d’être compliqué pour elle. Il faut ajouter des maîtrises, qui valent cher, et viser le sans chute. On retravaille énormément mes exercices chaque jour, afin de grapiller des points.

Ce nouveau code devrait te favoriser, toi dont la spécialité est le travail à l’engin.

J’apprécie ce changement, même s’il faut trouver de nouvelles techniques à l’engin. J’avais déjà de nombreuses manipulations. J’en ai ajouté de nouvelles, que j’ai trouvées avec ma maman (ndrl : Svetalana Zaitseva, la maman de Kséniya, est également son entraîneur), mais également avec des gens du cirque, notamment au cerceau. C’est pour cela que le début de saison a été un peu dur : il m’a fallu maîtriser toutes ces nouveautés !

Parle-nous de tes enchaînements, totalement différents les uns des autres.

Chaque année, j’essaie d’être originale et proposer des choses différentes à chaque engin. J’ai travaillé sur des massues qui bougent. Mon ruban se veut un peu fou. Mon ballon est en revanche plutôt lent, mystérieux voire sombre. Mon cerceau repose sur une ambiance cabaret. Quatre univers bien différenciés, avec pour but de marquer les juges et les esprits.

Qu’attends-tu de ces Championnats d’Europe ?

J’espère réaliser un bon travail, avant tout pour moi, et réussir mes passages. Si les finales, qui sont un objectif, viennent, ce sera positif. Mais ces Championnats ne sont qu’une étape : mon objectif cette année, ce sont les Mondiaux à Pesaro (ITA) fin août, lors desquels j’aspire au top 5.

Qu’as-tu changé dans ta préparation pour atteindre tes objectifs ?

J’ai d’abord amélioré mes points faibles. J’essaie de faire beaucoup plus de sorties en stage à l’étranger, notamment en Russie, afin de ressentir une émulation en côtoyant d’autres gymnastes puisque je travaille seule à l’INSEP.

 

Info + : Kséniya entrera en compétition, tout comme Axelle Jovenin, vendredi 19 mai.